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Le coronavirus révèle les failles du système sanitaire américain

Les cas se multiplient aux Etats-Unis, notamment dans la région de Seattle. Au total, six personnes sont mortes du Covid-19, selon un bilan diffusé mardi matin. L'administration américaine est pointée du doigt pour sa gestion de l'épidémie. Les tests ont, par exemple, tardé avant d'être déployés…

La psychose s'est emparée de la banlieue de Seattle, avec notamment un lycée entièrement désinfecté après que plusieurs élèves ont fréquenté le « Life Care Center » de Kirkland.
La psychose s'est emparée de la banlieue de Seattle, avec notamment un lycée entièrement désinfecté après que plusieurs élèves ont fréquenté le « Life Care Center » de Kirkland. (David Ryder/Getty Images/AFP)

Par Nicolas Rauline

Publié le 3 mars 2020 à 06:29Mis à jour le 3 mars 2020 à 17:44

Le bilan du coronavirus ne cesse de s'alourdir aux Etats-Unis. Mardi matin, on comptait six morts après l'annonce du décès de trois nouveaux patients dans l'Etat de Washington, le plus touché jusqu'ici. C'est là que le premier cas américain avait été diagnostiqué

Quatre des six victimes ont fréquenté le centre de soins de Kirkland, dans la banlieue de Seattle. Le comté de King County, qui comprend la ville de Kirkland, tente d'endiguer la propagation du virus. Il devait finaliser l'acquisition d'un motel, dans la banlieue de Seattle, où il envisage de placer tous les malades. Des logements mobiles pourraient aussi être utilisés pour les patients qui n'ont pas besoin d'être hospitalisés mais doivent être isolés. 

Le système de santé en cause

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De nouveaux cas ont été signalés un peu partout sur le territoire, comme en Floride ou à New York, où une école a été fermée par précaution. Au total, plus d'une centaine de personnes étaient soignées aux Etats-Unis ce mardi, dont une vingtaine dans l'Etat de Washington. Pour au moins 12 cas dans cet Etat, l'origine de la maladie n'est pas connue, ce qui confirme que le virus s'est transmis sur le territoire américain, malgré les mesures de protection prises il y a un mois

Un facteur a pu favoriser la propagation du virus : la peur de factures inattendues en matière de santé, la principale préoccupation des Américains sur leurs dépenses. Un homme et sa fille de trois ans, rapatriés de Wuhan et placés en quarantaine, se sont vus réclamer près de 4.000 dollars pour leur hospitalisation. Le CDC (Center for Disease Control and Prevention) a refusé d'indiquer s'il allait prendre en charge les frais. Dans un pays où une journée d'hôpital coûte en moyenne 4.293 dollars, beaucoup pourraient hésiter avant de déclarer leurs symptômes…

Du retard dans les tests

Et, alors que l'épidémie s'étend, une polémique a éclaté sur la réaction des autorités. Le CDC aurait beaucoup trop tardé avant de lancer des tests de dépistage à grande échelle. « De toute évidence, il y a eu des problèmes avec le déploiement du test », a reconnu son directeur. Les premiers kits ne se sont pas avérés fiables, il a fallu en produire d'autres en urgence. Et la Food and Drug Administration (FDA) n'a pas voulu approuver un test allemand, mis au point dès janvier, qui aurait évité aux Américains de devoir repartir de zéro… 

Les critères pour pouvoir passer le test ont dû être revus ces derniers jours. Les passagers en provenance d'Italie ou de Corée du Sud peuvent désormais être dépistés, ce qui n'était pas le cas avant ce week-end… Trop tard : le virus a eu le temps de se propager. « L'incompétence a dépassé tout ce que l'on pouvait attendre du CDC », a confié un épidémiologiste de Harvard au « New York Times » . Ainsi, quand certains pays ont déjà effectué des dizaines de milliers de tests (la Corée du Sud est capable d'en effectuer 10.000 par jour), ils ne se comptent qu'en centaines aux Etats-Unis… 

Trump contredit

La communication s'avère enfin brouillonne. Les autorités n'ont toujours pas publié la liste des centres dans lesquels les Américains peuvent être dépistés, la plupart des recommandations (comme celle de stocker des médicaments) sont incompatibles avec la couverture santé des patients et les assurances privées n'ont modifié aucune de leurs pratiques.

Le timing d'un futur vaccin a valu, lui, à Donald Trump, d'être contredit. Le président américain avait annoncé qu'un vaccin pourrait être prêt d'ici à trois à quatre mois, un an au maximum. Pour le directeur de l'institut national des allergies et des maladies infectieuses, Antony Fauci, il ne pourra pas être déployé, au mieux, avant un an, voire un an et demi…

Nicolas Rauline  (Bureau de New York)

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