Covid-19 : le lancement du certificat de vaccination, premier pas vers le pass sanitaire

Depuis ce lundi, les personnes vaccinées contre le Covid-19 reçoivent une attestation qu’elles peuvent enregistrer dans TousAntiCovid. Aujourd’hui, ce document n’a pas valeur de sésame sanitaire, mais cela pourrait advenir avant l’été pour pouvoir, notamment, voyager plus facilement.

Le certificat remis à chaque patient vacciné contre le Covid-19 depuis ce lundi 3 mai comprend un QR code à scanner, grâce à son téléphone, sur l’application TousAntiCovid. LP/Arnaud Journois
Le certificat remis à chaque patient vacciné contre le Covid-19 depuis ce lundi 3 mai comprend un QR code à scanner, grâce à son téléphone, sur l’application TousAntiCovid. LP/Arnaud Journois

    Ce lundi 3 mai dans la matinée, ses patients sont ressortis après leur injection avec un papier flanqué d’un QR code à scanner, grâce à son téléphone, sur l’application TousAntiCovid, pour attester de leur vaccination contre le Covid-19. « Ils étaient super contents, cela fait vrai document officiel, certains m’ont même demandé si je pouvais sortir la feuille pour leur conjoint vacciné la semaine dernière », explique le Dr Jimmy Mohamed, médecin et chroniqueur santé.

    Annoncées, les attestations de vaccination « certifiées » sont désormais lancées… mais à quoi servent-elles ? « Aujourd’hui, à pas grand-chose, reconnaît le généraliste. Mais demain, j’espère bien qu’elles permettront de reprendre un semblant de vie normale ! »

    « C’est la brique vaccination du futur pass sanitaire », nous confirme le patron de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme. Les vaccinés qui le souhaitent peuvent en effet numériser et stocker leur document, dans l’application qui a été téléchargée par quinze millions de Français et l’avoir ainsi à porter de clic.

    Éviter les fraudes et les falsifications

    Une première étape dans la mise en place du « certificat vert numérique », voté par le Parlement européen le 28 avril, pour pouvoir – normalement dès la mi-juin – voyager plus facilement dans les États membres de l’Union européenne. Voire au-delà. « Nous allons négocier avec des partenaires, comme les Américains, des accords bilatéraux qui permettent de se rendre chez les uns, chez les autres », a assuré ce lundi sur LCI le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari. Le président Emmanuel Macron a lui-même dit vouloir instaurer ce pass pour certains événements sportifs ou festifs, mais aussi les foires ou les expositions. Pour l’heure, pas question, en revanche, de l’imposer dans les bars et restaurants.

    « Il y a un double aspect : la reprise de l’activité économique et la maîtrise de l’épidémie et des variants. Mais attention, pass sanitaire ne veut pas dire protection absolue », note le professeur Emmanuel Rusch, président du Comité de contrôle et de liaison Covid-19, qui donne des avis sur les outils numériques mis en place durant la crise sanitaire. Autre enjeu : s’assurer des attestations plus fiables, moins falsifiables que des papiers à l’air libre. « Le document porte une information unique, certifiée. Il empêche la fraude et répond à une logique de sécurité », pointe le directeur général de l’Assurance maladie Thomas Fatôme.



    L’application doit aussi permettre d’enregistrer la preuve d’un test PCR ou antigénique négatif, voire d’un rétablissement du Covid-19. « Ce dernier point pose encore question, car on ne connaît pas encore précisément la durée de protection en cas de première infection », relève Emmanuel Rusch. Et comme une question en cache toujours une autre, le spécialiste de santé publique en égrène d’autres : le pass concernera-t-il les enfants ? Quel dispositif de confidentialité sera-t-il mis en place pour ne pas dévoiler nos données santé ? Lui évoque un système de voyant vert, orange ou rouge. Une couleur pour indiquer notre statut face au virus.