L'impact économique du coronavirus et de la période de confinement commence à se concrétiser. D’après des documents de travail transmis par l’Unédic aux partenaires sociaux et que RTL a pu consulter, l’impact de l’activité partielle et des reports de charge pour les entreprises en difficulté est massif.
Tout compris, entre les dépenses supplémentaires, les moindres recettes et les reports de trésoreries, l'impact global serait compris entre 6,6 et 9,5 milliards d'euros sur deux mois, mars et avril. Des dépenses nécessaires pour limiter la casse sociale à l'issue de la crise.
Dans la note de l’Unédic que RTL s’est procurée - note qui se rapproche plus d’un point d’étape valable fin mars, que d’une étude d’impact définitive - les chiffres sont impressionnants. La mesure dite d’activité partielle, qui permet aux entreprises en difficulté de mettre leurs salariés au chômage partiel plutôt que de les licencier, pourrait coûter rien qu’à l’Unédic, entre 500 millions et 1,3 milliard d’euros de dépenses supplémentaires en mars, et entre 1,1 et 2,7 milliards d’euros en avril.
Et ce n’est pas tout. Pour l’Unédic, il y aura non seulement des dépenses supplémentaires, mais en plus, du fait de l’activité partielle, des recettes n’entreront pas dans les caisses pour le mois de mars (entre 100 et 240 millions d’euros de manque à gagner), comme pour le mois d’avril (entre 200 et 500 millions d’euros).
Autre impact particulièrement visible, les décalages de trésorerie. Les entreprises vont pouvoir bénéficier de reports de charges, des aides vitales pour elles, mais qui seront bien entendu, des recettes en moins dans les caisses de l’Unédic. L’effet sur le budget devrait peser à hauteur de 325 millions d’euros pour le mois de mars, et à plus de 2 milliards d’euros en avril. Il est à noter que le "trou" dans le budget pourra au moins en partie être comblé plus tard, quand les entreprises qui ont bénéficié de reports de charges, finiront par s’en acquitter, dans la mesure du possible.
En revanche, concernant la réforme qui devait à partir du mois d’avril, entériner un durcissement des règles de l’assurance chômage pour les demandeurs d’emploi, son report n’aura un impact que très limité. La note de l’Unédic indique un montant d’économies attendues, et donc non réalisées, de l’ordre de 30 millions d’euros pour le mois d’avril.
Tout compris, entre les dépenses supplémentaires, les moindres recettes et les économies non réalisées, quand on additionne les lignes des tableaux présentés aux partenaires sociaux, les mesures d’aides d’urgence pourraient coûter à l’Unédic, entre 1,7 et 2,65 milliards d’euros pour le mois de mars et entre 4,9 et 6,8 milliards d’euros en avril.
Des chiffres particulièrement élevés, mais qui restent une première estimation, soumise à variations. Ces dépenses sont surtout, selon un expert de l’assurance chômage, "un filet de sécurité, couteux certes, mais nécessaire pour qu’il n’y ait pas de destruction d’emploi et qu’à horizon juin, l’économie redémarre. Avant d’être une dépense, c’est un amortisseur social".
Les dépenses à attendre sont certes, de l’ordre de 6,6 à 9,5 milliards d’euros sur deux mois. Mais quand les experts qui ont rédigé la note de l’Unedic font les comptes, l’assurance chômage a également de grosses capacités de financement par temps d’urgence, en récupérant des fonds engagés sur les marchés financiers. "Les possibilités de l’Unédic permettent d’envisager de mobiliser jusqu’à 9 Mds€ de liquidités en plus des recettes qui seront perçues d’ici fin juin", indique la note. Les besoins de financement apparaissent donc potentiellement absorbables pour les deux mois à venir. Mais qu’en sera-t-il par la suite ? Aucun acteur n’a à ce stade la réponse.
Pour suivre au mieux la situation de l’Unédic, l’État va être associé. Un comité de pilotage devrait être rapidement installé. Comité qui "pourrait inclure la DGEFP, Pôle emploi et les représentants du ministère de l’économie, voire du cabinet du Premier ministre, en tant que de besoin". Le tout, alors que l’entrée en fonction d’un nouveau Directeur général Christophe Valentie vient justement d’être actée ce jeudi au sein de l’Unédic. Une nomination actée, pour une entrée en fonction effective prévue… 15 jours après la fin du confinement.
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