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Le collaborativisme, une innovation managériale au service de l'entreprise 2.0

Nous nous accorderons…

Nous nous accorderons tous pour dire que l'Innovation est le maître mot de ces dernières années dans le monde de l'entreprise. Les avancées technologiques continues entraînent une surenchère permanente de qui lancera le dernier produit à la mode, le « must have » avec des nouvelles fonctionnalités plus ou moins utiles. Le nouveau letimotiv des entreprises est devenu « Innovate or die ». Pourtant, même Apple, bien que leader en la matière, peine à nous surprendre avec ses versions successives de l'Iphone qui n'apportent pas grand chose de plus que les précédentes. Franchement, qui se sert de Siri ?

Dans un contexte de consommation morose et une prise de conscience progressive de l'arnaque que représente l'obsolescence programmée et des méfaits qu'elle engendre sur l'Environnement, l'innovation technologique est-elle vraiment ce derrière quoi l'entreprise doit courir ?
Il est une autre forme d'innovation, bien plus essentielle et répondant à des enjeux autrement plus importants pour l'entreprise : l'innovation managériale.


Un management à réinventer à l'ère de notre économie de service

Contrairement aux produits que nous consommons, nos façons de travailler n'ont pas vraiment connu de grande innovation depuis des décennies, alors que les modes de management en place actuellement dans les entreprises datent d'une époque industrielle révolue. A l'ère du service où le savoir « intellectuel » des salariés prime sur leur savoir-faire « manuel », il est temps de revoir l'organisation du travail. « Ce n'est plus de la main-d'œuvre qu'il faut gérer mais du cerveau-d'œuvre qu'il faut laisser s'exprimer» explique Christophe Collignon, animateur d'Imatechnologies, entreprise libérée.

Un management au service de la performance humaine

Dans ce contexte d'ultra-compétition mondialisée, c'est d'ailleurs la création de valeur et non le low-cost qui représente une voie d'avenir pour notre pays. Etre performant est désormais synonyme de création de valeur différenciante. Pourtant les entreprises ont très majoritairement envisagé leur potentiel de performance comme une donnée purement économique, chiffrable et chiffrée. Cela a conduit à considérer les hommes, c'est-à-dire leur salariés, comme une variable d'ajustement et cela s'est traduit par des délocalisations ou des conditions de travail dégradées (contrôle renforcé, réductions des dépenses sur l'entretien du matériel, etc...). Mais voilà, cette course effrénée aux réductions de coûts humains portent en elle les germes d'un nivellement social par le bas. Tandis qu'on a oublié de regarder du côté des économies d'énergie et de matières 1ères qu'on pouvait faire... alors même que la sonnette d'alarme sur la finitude de nos ressources ne cesse de retentir et que l'économie circulaire apporte des solutions.
Des salariés désengagés, du gaspillage de ressources et un environnement toujours plus pollué. Voilà le triste bilan des politiques de performance conduite par les entreprises depuis des années. Alors on fait quoi ? On continue ?

Un management à réinventer pour s'adapter aux usages et attentes des individus

Que l'entreprise soit le sanctuaire de la performance n'est pas un mal en soi. Loin de là. Et le salarié, qui en dehors de ses heures de travail, est un consommateur exigeant comme un autre, peut comprendre qu'une entreprise doit viser l'excellence du produit et du service qu'elle fournit. Et il comprend que cela passe par la qualité de son travail. Ce qu'il ne comprend pas, c'est l'environnement de travail mis en place au sein de son entreprise, qui va à l'inverse de la performance qu'on lui demande. Ne parlons pas des procédures de contrôle/ reporting ou des degrés de liberté (avoir un badge pour aller aux toilettes, armoire des fournitures fermées à clé et ouvertes que le mardi et jeudi, tant pis si t'as plus de stylo le mercredi) qui sont variables et propres à chaque entreprise. Prenons un exemple commun à toutes : le fameux « vous n'avez pas les droits administrateurs pour effectuer cette opération » qui s'affiche sur votre écran d'ordinateur. Vous souhaitez installer une application - pour zipper des documents par exemple - mais non, vous n'avez pas le droit. Chez vous, vous disposez d'un ordinateur rapide, non administré par une autorité supérieure, mais dans l'entreprise, là où on vous demande d'être le plus performant, on vous met des bâtons dans les roues ! Chez vous, vous skypez avec vos sœurs, amis, cousins mais organiser un hangout avec un partenaire depuis votre bureau n'est pas possible !

Imaginez un peu un membre de la génération Y - qui n'a jamais connu de restrictions informatiques - et qui arrive dans l'entreprise aujourd'hui ! Il tombe sur la tête et ne comprend pas comment l'entreprise, en quête de résultats et d'efficacité, a eu l'idée de mettre en place des blocages dont il ne soupçonnait même pas l'existence. La génération Y représente 40% des salariés en entreprises aujourd'hui et 75% en 2025.
On fait quoi ? On continue comme ça ?

Une solution : le collaborativisme. Mais c'est quoi ce machin ?

Le collaborativisme est une théorie ou plutôt une philosophie managériale inspirée des logiques et pratiques observables dans l'économie collaborative.

Je suis partie en effet de l'observation de l'économie collaborative car c'est un des territoires d'innovation les plus prolifiques aujourd'hui et affichant de forts taux de croissance, de quoi susciter à priori l'intérêt des entreprises.

Et à y regarder de plus près, cette économie émergente a ceci d'intéressant qu'elle correspond aux usages que les individus ont naturellement fait des outils numériques : partager, diffuser l'information, mutualiser les biens et services comme le montrent la multiplication des blogs, l'enrichissement quotidien d'une encyclopédie collective (wikipédia), le recyclage des objets sur Leboncoin, le partage de son auto pour co-voiturer... Toutes les entreprises sont aujourd'hui convaincues de la nécessité de conduire leur transformation numérique pour rentrer pleinement dans le XXIème siècle mais s'interrogent encore sur la meilleure façon de le faire. Pourquoi ne pas partir de ce que font les individus plutôt que de leur imposer de nouveaux usages ? On fait bien appel au bio-mimétisme pour trouver des solutions industrielles, pourquoi ne pas faire de l'humano-mimetisme pour trouver des méthodes managériales innovantes ?

Surtout quand on voit que les individus connectés entre eux et pratiquant le collaboratif identifient des solutions collectives efficaces pour recréer du lien social et optimiser les ressources disponibles (budget et matières 1ères). Le rêve du chef de projet !
Alors, on fait quoi ? on s'y met !?

Evidemment, cela implique de repenser l'organisation de l'entreprise et de recréer l'environnement idoine pour laisser les talents s'épanouir et les idées s'exprimer.

Mais cet article est déjà long et la méthodologie à mettre en place pour y arriver fera l'objet d'un prochain article.

Joyeuses Pâques !

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