Dossier médical partagé (DMP) : les propositions d’un rapport afin de lever les freins à son développement
Relancé par l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn fin 2018, le nombre de dossiers médicaux partagés (DMP) ouverts a dépassé la barre des 9,3 millions, selon les derniers chiffres publiés par l’Assurance maladie ; bien loin donc des 40 millions de DMP envisagés par le Gouvernement à l’horizon 2023.
Dans un rapport publié le 21 juillet dernier, le député MoDem du Rhône Cyrille Isaac-Sibille a formulé 37 recommandations afin de lever les freins au déploiement de ce carnet de santé numérique.
Qu’est-ce que le dossier médical partagé ?
Le DMP consigne les informations médicales - traitements, les résultats d’examens, comptes rendus d’hospitalisation du patient - ainsi que ses antécédents médicaux. Ce sont les prescripteurs qui alimentent au fur et à mesure le dossier médical partagé des patients.
Attention toutefois, l’accès au dossier médical partagé est hautement sécurisé : seul le patient et les professionnels de santé autorisés par l’assuré (médecin traitant, infirmier, pharmacien, etc.) peuvent le consulter.
Les informations inscrites dans le dossier médical partagé sont accessibles aux professionnels de santé consultés.
Comment créer un dossier médical partagé ?
La création du dossier médical partagé se fait à l’initiative du patient. Il doit se munir de sa carte Vitale et :
- Se connecter sur le site web mon-dmp.fr
OU
- Se rendre à l'accueil d'un établissement de santé
OU
- Demander sa création au médecin lors d'une consultation médicale (sous réserve qu’il dispose des outils informatiques adaptés)
Le dossier médical partagé est ensuite disponible sur la plateforme mondmp3.dmp.gouv.fr.
Pour se connecter à son compte, l’assuré doit saisir l’identifiant qui lui a été remis lors de la création de son DMP ainsi que de son mot de passe.
L’assuré seul a le contrôle sur son dossier : il peut ainsi ajouter ou masquer un document, décider de sa fermeture, etc.
Un DMP moins « fourre-tout », plus « lisible »
Mardi 21 juillet, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a adopté un rapport de la mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale sur le dossier médical partagé. Son rapporteur, le député MoDem du Rhône Cyrille Isaac-Sibille, a formulé 37 recommandations afin de lever les freins à la généralisation du DMP.
Selon le rapporteur, « le DMP, c’était une vraie bonne idée, mais l’erreur est qu’il a été conçu par des informaticiens, et on a oublié les citoyens, les patients et les personnels de santé ».
« Depuis 2016, on est reparti sur des meilleures bases, mais il faut maintenant qu’il soit largement utilisé par les patients et les médecins. Or actuellement, c’est un peu une coquille vide », a-t-il poursuivi.
Le député appelle notamment à une réorganisation du dispositif qui s’apparente actuellement à un « coffre-fort fourre-tout et illisible où s’accumulent sans ordre des documents de santé ». Pour une utilisation optimale par les professionnels de santé, le DMP doit être « alimenté par un flux construit autour de la donnée structurée de santé, ordonné, lisible et donc utile ».
Pour cela, il appelle à lancer sans attendre le chantier de l’ordonnancement du DMP.