C’est décidément contre-intuitif : embaucher et ne pas faire travailler son salarié saisonnier. C’est pourtant la solution préconisée par le ministère du Travail pour préserver les employeurs et les travailleurs saisonniers.
Cet appel pour les saisonniers d’été a été lancé ce lundi soir 12 avril par la ministre Elisabeth Borne, lors d’une réunion avec les partenaires sociaux : "Je dis très clairement aux employeurs qu’ils peuvent dès à présent embaucher les saisonniers auxquels ils font appel tous les ans, et les placer en activité partielle le temps que la saison démarre. J’espère qu’il y aura plusieurs dizaines de milliers de salariés qui seront effectivement embauchés".
Le but est double : d’abord éviter aux saisonniers des hôtels de bord de mer, aux plagistes et autres vendeurs de boutiques de souvenirs de pointer encore à Pôle Emploi en attendant la fin des restrictions sanitaires. Ensuite, permettre aux employeurs d’avoir une "réserve d’employés" déjà sous contrats et directement mobilisables. Les saisonniers en activité partielle seront rémunérés entre 84% et 100% du salaire qu’ils auraient touché en travaillant, et de leur côté, les employeurs dont les structures sont encore fermées seront dédommagés, pris en charge par l’État et l’Unédic à 100%.
Le ministère du Travail précise que ce recours à l’activité partielle sera autorisé pour les travailleurs saisonniers dits "habituels", c’est-à-dire disposant déjà soit d’un contrat de travail avec renouvellement prévu par une convention collective (et/ou par la clause d’un ancien contrat de travail) ; soit ayant déjà effectué plusieurs saisons auprès d’un même employeur. La prise en charge par l’activité partielle sera valable dès le mois d’avril et le ministère estime que plus de 200 millions d’euros seront nécessaires au bon fonctionnement du dispositif. Ce soutien était attendu et est salué par le président de l’association française des maîtres restaurateurs. "C’est une opportunité qu’il faut saisir", explique Alain Fontaine au micro de RTL.
Le recours à l’activité partielle pour les saisonniers des stations de montagne avait déjà été préconisé cet hiver par la ministre du Travail Elisabeth Borne. Un premier bilan indique que la mesure a ainsi permis de limiter la casse des embauches de saisonniers. Tout compris "on a sauvé 45% des emplois saisonniers qu’on a habituellement dans les stations de montagne" résume Elisabeth Borne.
En janvier 2021 par exemple, 28.000 saisonniers étaient en contrat dans les départements de montagnes (contre 63.000 juste avant la crise, un an auparavant), embauchés sans que leurs employeurs ne sachent à l’avance s’ils pourraient travailler ou non. Parmi ces saisonniers, 15.000 ont finalement été rémunérés grâce à l’activité partielle. Le recours à l’activité partielle a été particulièrement important dans le secteur des remontées mécaniques, près de 85% des saisonniers embauchés en ont bénéficié.
En revanche, les hôtels et restaurants des stations de montagnes dont les perspectives d’ouverture étaient inexistantes ne s’en sont saisi qu’à hauteur de 30%. Cette fois-ci, avec l’espoir d’une réouverture aux beaux jours des cafés – hôtels – restaurants des secteurs touristiques, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration pourraient d’avantage percevoir l’intérêt des embauches par l’activité partielle.
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