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Le gouvernement songe à alléger les règles sanitaires en entreprise

Condamner les tourniquets fait partie des règles sanitaires préconisées en entreprise.
Condamner les tourniquets fait partie des règles sanitaires préconisées en entreprise. SEBASTIEN SORIANO / Le Figaro

Le patronat avait réclamé cet assouplissement pour accélérer la reprise, après l’épidémie de Covid-19.

Après la crise sanitaire due au coronavirus que la France a traversée, il faudra «travailler plus», a tonné Emmanuel Macron lors de son allocution, dimanche soir. Sans préciser encore les modalités pour y parvenir.

Pour les entreprises, la première étape pourrait être un allègement des règles sanitaires qui s'appliquent dans l'espace de travail. Selon Les Échos , le ministère du Travail prévoit de rencontrer «les autorités sanitaires et les partenaires sociaux» cette semaine pour créer un nouveau cadre, moins contraignant.

Cet assouplissement a été largement réclamé par le patronat. Fin juin, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux s'inquiétait du surcoût de ces mesures, évoquant le «coût des masques ou du gel», mais surtout des «problèmes de productivité» qu'impliquent les nouveaux réflexes sanitaires. Il avait ensuite réclamé, dans un entretien aux Echos, « une révision et un allégement des 60 protocoles sanitaires mis en place dans l'urgence pendant le confinement pour les entreprises». Au micro de Franceinfo ce lundi, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) François Asselin, ne dit pas autre chose: «le président de la République nous a donné une belle couleur : tout le monde passe au vert. Mais nos contraintes restent les mêmes au niveau des règles sanitaires à appliquer». «Il faut que la santé soit préservée, seul l'avis des scientifiques et des médecins compte. Il faut rester vigilant. Nous pensons que la santé prime sur l'économie», a fait entendre Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, sur la même antenne ce matin.

» VOIR AUSSI - «Le télétravail reste souhaitable» mais «n'est pas la panacée», selon Bruno Le Maire

Un cadre strict

Les règles sanitaires qui régissent jusqu'ici le travail en entreprise ont été publiées le 3 mai par le ministère dans un «Protocole national de déconfinement». Elles sont assez strictes: chaque salarié doit par exemple pouvoir bénéficier de 4 mètres carrés autour de lui. À l'entreprise d'assurer qu'il dispose de cette surface, en prenant en compte l'encombrement mobilier. Le protocole national prend l'exemple d'une librairie: «en considérant que les rayonnages représentent un encombrement de 40%, il reste 60% de surface résiduelle disponible pour les clients et le personnel. Pour 60m² de surface disponible, la jauge maximale de 4m² par personne permet d'accueillir dans le magasin: 60/4= 15 personnes».

Les mêmes calculs s'appliquent dans un open space et peuvent vite devenir complexes. Le protocole sanitaire donne un nouveau cas pratique: «un open-space a une salle de réunion de 100m² et 3 petites salles d'isolement de 30 m² chacune. La surface dédiée aux circulations est de 100 m². La surface résiduelle est donc de: 700 –(4x50)–(50x1,5)–100 –(3x30) –100 soit=135 m². La jauge maximale est donc égale à (Sr/4):135 / 4 =33 personnes».

Le télétravail: «pas la panacée»

L'entreprise doit en outre fournir à ses salariés des masques, du gel hydroalcoolique, établir des sens de circulation dans les locaux et sur les parkings, réorganiser les horaires pour éviter que trop de salariés soient présents. Toutes ces mesures, pourtant indispensables pour assurer le respect des gestes barrières, font selon le patronat obstacle à une reprise rapide de l'activité.

Le télétravail pourrait lui aussi être en sursis. Ce mode d'organisation que certaines entreprises voient comme une solution pérenne pour ne prendre aucun risque - mais aussi pour faire des économies - n'a pas non plus vocation à durer, selon le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. Le télétravail «permet d'avoir une reprise progressive et de limiter la propagation du virus, mais ce n'est pas la panacée, a indiqué le ministre hier. Je crois en l'importance des liens sociaux».

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74 commentaires
  • Dupond la joie

    le

    Et la bêtise dans les administrations, il y pense?

  • Anonyme

    le

    Il ne faut pas qu'y penser, il faut le faire vite

  • flo4433

    le

    Les jauges par mètres carrés ne suffisent pas du tout, il faut tenir compte du système d'aération dans l'espace et le revoir entièrement si nécessaire.
    Les cas de contamination en espaces fermés analysés (restaurant et étage de bureau entier) montrent que la contamination se fait par la circulation de l'air.

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