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En chiffres

Coup de frein sur la dynamique des embauches

Les déclarations d'embauches en CDI ou en CDD de plus d'un mois ont reculé de 0,8 % au quatrième trimestre 2019 par rapport au précédent, a indiqué mercredi l'Acoss qui y voit le signe d'un « léger recul conjoncturel ».

Malgré des variations différenciées d'un trimestre à l'autre, les déclarations d'embauches restent toujours très élevées.
Malgré des variations différenciées d'un trimestre à l'autre, les déclarations d'embauches restent toujours très élevées.

Par Alain Ruello

Publié le 22 janv. 2020 à 14:31Mis à jour le 22 janv. 2020 à 16:27

Léger recul conjoncturel ou amorce d'un ralentissement prononcé ? L'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) a privilégié la première piste pour qualifier l'évolution encore provisoire des déclarations d'embauche de plus d'un mois dans le privé hors intérim sur le dernier trimestre de 2019 publiées ce mercredi. Après avoir atteint un plus haut sur les trois mois précédents , elles sont ressorties à 2,16 millions d'octobre à décembre, en baisse de 0,8 % par rapport au trimestre précédent.

En cause, d'un point de vue purement statistique, les diminutions conjointes des embauches en CDI (-0,9 % après +2,6 %) et de celles en CDD de plus d'un mois (-0,8 % après +1,7 %). Dans le détail, les reculs ont été surtout prononcés dans les entreprises de plus de 20 salariés. Si l'on ajoute les contrats de moins d'un mois, dont le nombre est resté stable, les entreprises ont signé près de 6,7 millions de contrats de travail, un chiffre en recul de 0,3 %, toujours par rapport au trimestre précédent.

Effet grève ?

Compte tenu de la modération de la croissance - la hausse du PIB est attendue à +0,3 % sur les trois derniers mois de l'année selon l'Insee, à +0,2 % par la Banque de France - rien d'alarmant a priori. Surtout si, comme les chiffres du seul mois de décembre pourraient le laisser penser, un effet grève a rendu les employeurs plus prudents en fin de période.

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Les prévisions de l'Insee tablent d'ailleurs toujours sur un marché du travail bien orienté, bien que perdant un peu de son souffle : l'institut statistique attend un peu moins de 90.000 emplois créés au premier semestre (privé et public confondus), près de deux fois moins que sur la même période de l'année dernière. Pas de quoi freiner la baisse, lente mais continue, du taux de chômage qui devrait toucher 8,2 % de la population active fin juin 2020 malgré des délais de recrutement en forte hausse compte tenu de la pénurie de candidats.

Essoufflement

Cet essoufflement, les évolutions des chiffres de l'Acoss - non plus d'un trimestre à l'autre mais sur un an - le montrent. Les déclarations d'embauches en CDI sont toujours bien orientées puisqu'elles ont progressé de 2,2 % sur les trois derniers mois de 2019. C'est bien, mais moins que lors des trimestres précédents. Idem pour les CDD de plus d'un mois. « Les déclarations d'embauche restent dynamiques et conformes à l'évolution de la croissance et de l'emploi, même si on n'est plus sur les taux de progression de 2017 », confirme Eric Heyer, économiste à l'OFCE.

En cumulé et toujours sur un an, les embauches de plus d'un mois restent en hausse dans la construction (+2 %) et dans le tertiaire (+2 % également) qui concentre la grande majorité de la hausse des effectifs salariés. Le tableau est moins porteur pour l'industrie où les effectifs salariés font du sur-place depuis plusieurs trimestres. L'Acoss en compte un peu plus de 3 millions à fin septembre dernier. Ils étaient 800.000 de plus début 2000.

Alain Ruello

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