Plan de relance européen : Paris touche son premier chèque
Le ministre de l'Economie a annoncé que la France avait reçu ce jeudi un premier versement de 5,1 milliards d'euros dans le cadre du plan de relance européen. L'Hexagone devrait avoir retrouvé son niveau d'activité d'avant la crise du Covid dès la fin de l'année, selon lui.
Par Isabelle Couet
En début d'année, Bruno Le Maire se plaignait de la lenteur de l'Europe à débourser l'argent. Finalement, treize mois après l'accord historique sur le plan de relance européen baptisé « NextGenerationEU », le ministre de l'Economie et des Finances peut se réjouir : la France, comme plusieurs autres Etats membres avant elle, a reçu ce jeudi le premier acompte de Bruxelles, pour un montant de 5,1 milliards d'euros.
Bruno Le Maire l'a annoncé au quotidien « Sud Ouest » et lors d'un déplacement dans les Pyrénées-Atlantiques, précisant que « près de la moitié » du plan de relance français de 100 milliards d'euros était déjà engagée. L'objectif est d'atteindre 70 milliards d'ici à la fin de l'année.
Voté dans la loi de finances pour 2021, ce plan à trois volets (écologie, cohésion et compétitivité) est financé à 40 % par la Commission européenne, qui a validé la feuille de route de Paris en juin dernier. Pour verser ces subventions aux différentes capitales, l'Union européenne a pour la première fois effectué des levées de dette commune, pour un montant total de 750 milliards d'euros. Les premiers emprunts sur les marchés financiers ont démarré avec succès il y a deux mois.
Avec ce 1er versement, le soutien de #NextGenerationEU à la France devient concret.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) August 19, 2021
Grâce à son plan pour la reprise et la résilience, 🇫🇷 investit dans son économie de demain: les transitions écologique et numérique, la compétitivité et la cohésion sociale et territoriale. pic.twitter.com/fdn7YcXTiO
« Exploit économique »
Grâce aux moyens mis sur la relance, la France devrait enregistrer une croissance du PIB de 6 % en 2021, a martelé Bruno Le Maire. Le pays devrait surtout retrouver son niveau d'activité d'avant la crise dès la « fin 2021 et non pas début 2022 », a-t-il fait valoir. « Ce serait un exploit économique, mais c'est notre objectif désormais. » Cet horizon est également celui prévu par l'Insee depuis début juillet.
Le plan de relance sera en outre complété par le plan d'investissement , annoncé le 12 juillet par Emmanuel Macron lors de son intervention télévisée, a rappelé le ministre. Ce projet, qui pourrait représenter 20 à 30 milliards d'euros sur cinq ans et sera dévoilé à la rentrée, vise à « créer de nouvelles chaînes de valeur en France ».
Bruno Le Maire est « confiant » pour les mois qui viennent, car « l'économie française tourne désormais à 99 % de ses capacités par rapport à 2019 ». Il en veut pour preuve que « pour la première semaine d'août 2021, les achats en carte bleue sont supérieurs de 17 % à la même semaine de 2019 », même si cette semaine précédait la mise en place du passe sanitaire, qui pourrait freiner la consommation.
Le ministre organisera le 30 août une réunion à Bercy avec les représentants d'organisations professionnelles, dont certaines demandent la prolongation des aides aux entreprises qui arrivent à échéance fin août.