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Covid : le gouvernement anticipe un net rebond du chômage partiel

Le projet de loi de Finances rectificative prévoit une rallonge de 3,2 milliards d'euros cette année pour l'activité partielle. De quoi couvrir entre 2 et 2,5 millions de salariés en équivalents temps plein en novembre. Soit beaucoup plus qu'en septembre, mais moins que lors du premier confinement.

Le nombre de salariés placés en activité partielle pourrait quintupler en novembre par rapport à septembre.
Le nombre de salariés placés en activité partielle pourrait quintupler en novembre par rapport à septembre. (NICOLAS TUCAT/AFP)

Par Alain Ruello

Publié le 9 nov. 2020 à 16:31Mis à jour le 9 nov. 2020 à 19:33

A l'image de Muriel Pénicaud, qu'elle a remplacée comme ministre du Travail, Elisabeth Borne va-t-elle courir radios ou télévisions pour dévoiler chaque semaine de confinement le nombre actualisé de salariés en activité partielle ? Probablement pas, ce deuxième opus de la mise sur pause de l'économie n'ayant pas l'ampleur du premier.

Le reconfinement n'est pas neutre pour autant : la rallonge de 3,2 milliards d'euros prévue dans le quatrième projet de loi de Finances rectificative en cours d'examen au Parlement a été taillée de sorte de couvrir entre 2 et 2,5 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP) en novembre, soit entre 4 et 4,5 fois les effectifs de septembre, a-t-on appris de sources concordantes. Ou encore entre 9 et 11 salariés sur 100, toujours en ETP !

Très peu utilisée avant la crise, l'activité partielle - plus communément dénommée chômage partiel - est devenue une valeur refuge pour les entreprises voulant contenir autant que possible les licenciements. Pour cela, le gouvernement d'Edouard Philippe avait ouvert les vannes en grand, avant de réduire un peu la générosité publique, avant que l'évolution récente de l'épidémie n'oblige celui de Jean Castex à reporter du 1er novembre au 1er janvier la baisse des taux de remboursement des salaires (le reste à charge de l'employeur reste de 15 % au maximum ).

Retour en mai/juin

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L'évolution du nombre de salariés placés ne serait-ce qu'une heure un mois donné en activité partielle a logiquement suivi celle de l'activité : 7 millions en mars, 8,6 millions en avril (le pic), 7,2 millions en mai pour retomber jusqu'à 1,1 million en septembre, dernier chiffre officiel de la Dares, la Direction statistique du ministère du Travail. Soit, compte tenu du nombre d'heures « chômées » objet d'une demande d'indemnisation : 2,2 millions, 5,6 millions, 3 millions et 0,5 million équivalents temps plein, respectivement.

Pour estimer le nombre de salariés placés en activité partielle en novembre du fait du deuxième confinement, les services de l'Etat ont procédé par cercles concentriques. Ils sont partis des secteurs directement touchés : tant pour les établissements recevant du public, tant pour le commerce de détail, tant pour les hôtels-cafés-restaurants ou encore les arts, spectacles et la culture. Ils ont ensuite ajouté les effectifs des secteurs indirectement touchés, le tout sans omettre le reliquat de septembre.

Avec entre 2 et 2,5 millions d'ETP en novembre, on reviendrait donc à la situation qui prévalait entre mai et juin. Pour décembre, tout dépendra évidemment d'un éventuel déconfinement, sachant que la rallonge de 3,2 milliards a été budgétée pour les deux derniers mois de l'année. Pour rappel, elle s'ajoute aux 31 milliards déjà prévus, l'Unédic devant assumer un tiers de la facture sans ressource supplémentaire. Pour 2021, il est prévu 7,6 milliards à ce stade pour l'activité partielle de droit commun et de longue durée, la variante taillée pour les entreprises saines mais faisant face à gros trou d'air dans leur plan de charge .

Source Dares

Source Dares

Alain Ruello

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