NEGOCIATIONSLa Sécu propose un demi-milliard aux médecins, trop peu pour les syndicats

Assurance maladie : La Sécu propose un demi-milliard aux médecins, trop peu pour les syndicats

NEGOCIATIONSLes médecins ne signeront pas l’accord avant le printemps prochain, date des élections professionnelles, ont annoncé les syndicats
Image d'illustration de l'Assurance maladie.
Image d'illustration de l'Assurance maladie.  - D.Charlet/AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

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Après deux mois de négociations sur l’organisation des soins, l’Assurance maladie a proposé près de 550 millions d’euros aux syndicats de médecins libéraux, qui jugent la somme encore insuffisante pour signer un accord.

La Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a attendu la dernière séance de négociation, mercredi, pour abattre ses cartes et chiffrer ses propositions. Selon un document dont l’AFP a obtenu copie, 549 millions d’euros de dépenses supplémentaires sont envisagés sur 2021 et 2022, dont 100 millions pour augmenter les tarifs des visites, mais uniquement chez les patients de plus de 75 ans.

Téléconsultation et DMP

Quelques spécialités, dont les pédiatres, psychiatres et gynécologues bénéficieraient aussi de revalorisations, de l’ordre de deux ou trois euros par consultation, pour un total estimé à 78 millions. Une enveloppe de 150 millions est en outre prévue pour rétribuer les praticiens qui participeraient au futur « service d’accès aux soins », afin d’orienter ou de recevoir des patients sans rendez-vous.

Même principe pour les praticiens qui alimenteraient le dossier médical partagé (DMP), un budget de 175 millions étant prévu à cet effet. Enfin, les règles de la téléconsultation et de la télé-expertise seraient allégées pour en faciliter le recours, qui resterait toutefois limité pour les médecins à 20 % de leur activité annuelle.

Les syndicats réclament un milliard d’euros

Pas de quoi convaincre les syndicats : « Nous n’avons pas les éléments d’un accord », déclare à l’AFP Jacques Battistoni, président de MG France, qui appelle à « reprendre la copie » et ne conçoit de signature possible « qu’après les élections » professionnelles du printemps prochain.

« Donnons-nous le temps nécessaire », ajoute-t-il, car « la prochaine négociation ne débutera pas avant 2022 » et « il faut que les sommes en jeu soient à la mesure de ce délai ». Même déception du côté de la CSMF, dont le président Jean-Paul Ortiz dénonce une hausse « en trompe-l’œil » et « très loin de ce qu’il faut pour la médecine de ville ».

La première organisation de la profession, qui avait quitté la négociation début octobre, réclame au moins un milliard d’euros et exhorte le gouvernement « à mettre l’argent qu’il faut, quoi qu’il en coûte ».

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