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Réforme des retraites : la CFDT pose ses conditions avant la conférence de financement

Le syndicat exclut de discuter des mesures concrètes à prendre pour équilibrer financièrement le système de retraite avant de savoir si les amendements au projet de réforme qu'elle propose seront intégrés lors du débat parlementaire, a indiqué ce mercredi son secrétaire général, Laurent Berger.

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT.
Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. (Christophe Archambault/AFP)

Par Leïla de Comarmond

Publié le 29 janv. 2020 à 13:36Mis à jour le 30 janv. 2020 à 11:46

Pour obtenir l' annulation de l'instauration d'un âge pivot de 64 ans pour les générations proches de la retraite, la CFDT avait fait une ouverture en proposant la tenue d'une conférence de financement en parallèle aux travaux législatifs, ce que le gouvernement a accepté. Elle acceptait ainsi que l'équation financière de la réforme des retraites soit bouclée d'ici à la fin avril et non renvoyée à plus tard, comme elle le souhaitait au départ.

Laurent Berger, le leader de la centrale, l'a confirmé lors d'une conférence de presse ce mercredi à la veille de la première réunion de cette conférence des financeurs. Il a toutefois mis une condition « sine qua non pour avancer »« Qu'on réponde d'abord [aux] exigences de justice sociale » car « il est temps de mettre la réforme sur de bons rails ».

Une trentaine d'amendements

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Pour cela, la centrale a rédigé une quarantaine d'amendements qu'elle a présentés à l'ensemble des groupes parlementaires. « Ils répondent à trois exigences : solidarité, justice et liberté de choix », a expliqué Laurent Berger. Il a cité en exemple le niveau du minimum de pension, une meilleure prise en compte du chômage, la mise en place d'une majoration forfaitaire par enfant, la pénibilité, la retraite progressive ou encore une gouvernance autonome.

« Nous voulons très rapidement des avancées concrètes sur tous ces sujets », a-t-il insisté. Au risque sinon de claquer la porte de la conférence de financement qui est « lourde de dangers » ? Laurent Berger s'est refusé à aller jusque-là… Quoi que. « Si ces avancées n'existent pas, la réforme ne répondra pas à l'enjeu du système universel tel que nous le concevons, donc nous n'aurons pas de motivation à aller plus loin », cela n'aurait « pas de sens », a-t-il prévenu.

Etat des lieux

Pour la CFDT, cela ne veut pas dire que les discussions ne peuvent pas déjà s'engager dans la conférence de financement. De toute façon, il faudra d'abord travailler sur l'état des lieux.

Alors que le gouvernement exige que soient trouvés 12 milliards d'ici à 2027 pour équilibrer le système de retraite, le syndicat veut procéder à un « examen critique de tous les chiffres qui sont sur la table » afin de fixer le cadre financier de la conférence. Une exigence de « transparence » pour « restaurer la confiance qui n'a pas été au rendez-vous ces dernières semaines », a souligné Laurent Berger.

Citant l'amélioration de la situation de l'emploi après les bons chiffres du chômage publiés lundi , il a souligné que « dans les projections, ce dont il est question n'est pas une augmentation des dépenses mais la faiblesse des recettes ». Il a insisté sur le fait que « les besoins de financement proviendront de la baisse de la contribution des employeurs publics dont le calendrier sera aussi une question » et évoqué « la responsabilité du patronat sur un certain nombre de sujets ».

Après l'abandon par le gouvernement de son application immédiate à 64 ans pour les salariés proches de la retraite, « nous n'accepterons pas que l'âge pivot revienne par la fenêtre », a en outre averti Laurent Berger, alors que l'étude d'impact du projet de loi évoque l'hypothèse de 65 ans pour les départs en 2037, et que le principe de cet âge d'équilibre est de toute façon clairement affirmé dans le texte.

« L'exigence de solidarité », c'est « de travailler un certain nombre d'années », a-t-il insisté. Mais il s'est refusé à donner le « cocktail » de mesures financières que la CFDT pourrait proposer. « On veut discuter des mesures de justice sociale et objectivement du besoin de financement du système : après, on se lancera dans les cocktails. »

Leïla de Comarmond 

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