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Les restrictions aux frontières se multiplient en Europe avec la recrudescence du Covid-19

L'établissement par Londres d'une quatorzaine obligatoire aux touristes revenant d'Espagne illustre combien la réouverture des frontières en Europe demeure précaire. Nombre de pays de l'Union imposent des restrictions aux voyageurs en provenance d'autres Etats membres. L'espace Schengen s'est rouvert aux voyageurs en provenance d'une quinzaine de pays, dont la Chine mais pas les Etats-Unis, mais chaque pays peut imposer des règles plus restrictives.

Le port du masque n'est pas rare sur les plages du Royaume-Uni, le pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie de Covid-19
Le port du masque n'est pas rare sur les plages du Royaume-Uni, le pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie de Covid-19 (Ben STANSALL/AFP)

Par Yves Bourdillon

Publié le 27 juil. 2020 à 17:20Mis à jour le 28 juil. 2020 à 12:17

Restrictions soudaines aux frontières, tests dans les aéroports, listes fluctuantes de pays sûrs, ou pas… En pleine période touristique, voyager s'avère compliqué en Europe en cette fin juillet en raison de la recrudescence de cas de Covid-19.

L'Espagne, où le nombre de cas, mais pas de décès ou hospitalisations, progresse de nouveau rapidement dans certaines régions, était ainsi sous le choc ce week-end après la soudaine décision, vendredi soir, du Royaume-Uni, dont est originaire le plus important contingent annuel de touristes, d'imposer immédiatement une quatorzaine aux voyageurs en provenance de ce pays. 

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Une mesure qui a pris de court le ministre britannique des Transports, Grant Shapps, bloqué en vacances en Espagne. Une mesure qui pourrait ne pas s'appliquer finalement aux îles espagnoles des Baléares et des Canaries (moins touchées par le virus), selon la presse britannique de lundi après-midi.

Londres surveille Paris et Berlin

Une quatorzaine est déjà imposée depuis des semaines au Royaume-Uni aux voyageurs venant du Portugal, Serbie, Suède, Russie, Canada, Etats-Unis et Amérique latine. Londres avait envisagé en mai d'imposer une quarantaine à tous les voyageurs européens, avant d'y renoncer devant les protestations d'importants partenaires politiques et économiques qui faisaient valoir que la prévalence du Covid-19 était inférieure chez eux à celle observée au Royaume-Uni. Londres a déclaré lundi suivre attentivement la situation en France et Allemagne et n'exclut pas d'étendre la quatorzaine à ces pays.

A la suite de la Finlande, du Danemark et de l'Autriche, la Norvège a décidé samedi d'imposer une « quarantaine » de dix jours aux voyageurs venant d'Espagne, tandis que Paris recommandait aux Français d'éviter de se rendre en Catalogne et n'excluait pas de fermer de nouveau la frontière pyrénéenne, comme c'était le cas de début mars au 21 juin.

Des quarantaines en ordre dispersé

Au sein de l'Union, la mesure de quatorzaine ne se limite pas aux voyageurs en provenance d'Espagne : elle est aussi imposée à ceux en provenance de Suède, du Royaume-Uni et du Portugal dans plusieurs pays européens, notamment le Danemark, l'Autriche, la Belgique, les Pays-Bas et la Finlande. Helsinki impose aussi cette mesure aux voyageurs en provenance de… France. Mais c'est l'Irlande qui se montre la plus maximaliste : tous les Européens sont soumis à quatorzaine sauf ceux provenant d'une demi-douzaine de petits pays.

Autre élément de la panoplie prophylactique : les tests de dépistage et certificats de non-contamination. Si ces derniers ne sont exigés qu'en Grèce pour les voyageurs en provenance de Roumanie et de Bulgarie, les premiers sont désormais largement pratiqués sur une base aléatoire dans les aéroports du continent. L'Allemagne a annoncé lundi soir qu'elle compte les rendre obligatoire pour les voyageurs en provenance de zones à risques.

Les frontières au sein de l'espace Schengen, auxquels sont associés pour la circonstance le Royaume-Uni, la Suisse, l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein, qui avait été fermées en cascade mi-mars, ont été rouvertes le 15 juin, mais l'espace demeure fermé, sauf motif impérieux, pour la plupart des voyageurs provenant du reste du monde. Le Conseil européen a recommandé, le 30 juin, de rétablir l'accès aux voyageurs en provenance de quinze pays non européens, où la proportion de la population infectée et le nombre de nouveaux cas seraient jugés suffisamment faibles : Chine (sous réserve d'une réciprocité qui n'est pas très claire actuellement), Algérie, Australie, Canada, Géorgie, Japon, Maroc, Nouvelle-Zélande, Rwanda, Corée du Sud, Thaïlande, Tunisie, Uruguay, Serbie et Monténégro (ces deux derniers pays ont été sortis de la liste mi-juillet).

Une liste où ne figure pas, malgré un lobbying intense, la Turquie, les Etats-Unis (qui ont fermé leurs frontières aux Européens) et la Russie. Les Etats membres ne sont en outre pas légalement tenus de suivre cette recommandation du Conseil, et peuvent prendre des mesures plus restrictives. L'Allemagne a réduit à sept le nombre de pays non européens ne subissant aucune restriction. L'Italie impose, comme la Hongrie, une quarantaine à tous les voyageurs hors Espace Schengen, ainsi qu'à la Roumanie et la Bulgarie. Les voyageurs de seize pays sont même interdits d'accès.

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Test obligatoire en France pour 16 pays

La France, où la polémique montait ces derniers jours sur des aéroports qualifiés de passoire, va imposer samedi prochain des tests de dépistage obligatoires, sauf possession d'un certificat de non-contamination, pour les voyageurs en provenance de seize pays (Etats-Unis, Afrique du Sud, Algérie, Turquie, Serbie, Brésil, Pérou, Inde, Panama, Israël et les monarchies du Golfe) où la circulation du virus est jugée alarmante. Des mesures qui ne concernent que des citoyens français revenant de ces pays, ou des ressortissants de ces pays disposant d'une résidence en France, puisque les frontières demeurent fermées pour les autres. S'ils sont testés positifs, ils seront tenus de réaliser une quarantaine dans un lieu de leur choix en France.

Yves Bourdillon

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