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Accalmie fragile sur le front du chômage, à un niveau historique

Le nombre des demandeurs d'emploi sans aucune activité a une nouvelle fois reculé en juin, de 204.700 personnes, selon les données publiées ce lundi par le ministère du Travail. Mais le chômage reste à un niveau très élevé, avec 4,22 millions de chômeurs de catégorie A en France métropolitaine, en hausse de 800.000 sur le trimestre.

Fermées pendant le confinement, les agences Pôle emploi ont rouvert le 18 mai.
Fermées pendant le confinement, les agences Pôle emploi ont rouvert le 18 mai. (Eric Gaillard/REUTERS)

Par Les Echos, Leïla de Comarmond

Publié le 27 juil. 2020 à 12:00Mis à jour le 27 juil. 2020 à 18:19

L'accalmie de mai s'est confirmée. Après une explosion du nombre de chômeurs en mars et avril, le nombre de demandeurs d'emploi n'ayant pas du tout travaillé (catégorie A) s'est réduit pour le deuxième mois consécutif en juin, selon le nouveau bilan de la situation du marché du travail durant la crise sanitaire publié ce lundi par Pôle emploi et la direction de la recherche du ministère du Travail (Dares). La diminution s'est même amplifiée, avec 204.700 sans emploi de moins, contre quelque 150.000 en mai .

C'est « la baisse mensuelle la plus forte observée depuis le début de la série en 1996 ». Cette évolution s'accompagne de la poursuite du rebond des sorties de Pôle emploi pour reprise d'emploi (+42.000, en hausse de plus de 50 %) « qui retrouvent leur niveau de février », tandis que les entrées en formation ont redémarré. Les retours d'inactivité, que suscite toujours un appel d'air sur le marché du travail, ont aussi augmenté « fortement », précise la Dares. 

Rebond des entrées

Il faut cependant se garder de toute surinterprétation de ces évolutions. D'abord pour une raison majeure évidente : le chômage reste à un niveau historique, avec 4,22 millions de chômeurs de catégorie A hors Mayotte. Les évolutions de mai et juin sont loin d'avoir effacé le bond record d'avril. L'augmentation est de 800.000 sur le deuxième trimestre. Ensuite, comme celle de mai, la baisse mensuelle de juin du nombre de chômeurs de catégorie A - portée par une reprise du BTP, de l'hôtellerie et du tourisme à la sortie du confinement - ne s'est pas accompagnée d'une hausse équivalente du nombre de sorties sèches pour reprise d'emploi des statistiques de Pôle emploi.

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« Comme en mai, la diminution du nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A s'explique principalement par leur passage en activité réduite », soulignent les services de la Dares et de Pôle emploi. Soit moins de 78 heures dans le mois quand un plein-temps atteint 151 heures (catégorie B). Au total, conséquence d'un rebond des entrées à Pôle emploi, le nombre de chômeurs inscrits en recherche de poste, qu'ils aient ou non travaillé dans le mois (catégories A, B et C), a continué à progresser, de 31.000 précisément, pour atteindre 6,16 millions. Un nouveau plus haut niveau historique.

Enjeu de la rentrée

Ce que confirme cependant ces nouvelles données, c'est le rôle majeur d'amortisseur social qu'a joué l'utilisation massive du chômage partiel dès le début de la crise. Le mécanisme a concerné jusqu'à 9 millions de personnes et encore 4,5 millions en juin (mais avec davantage d'heures travaillées), malgré un durcissement de ses conditions d'accès.

Le nombre de licenciements économiques n'a pour l'instant pas flambé, plafonnant en deçà de 10.000 en juin. Il faut cependant prendre ce chiffre avec prudence puisque les procédures sont longues et que les obligations de proposition d'aides au reclassement aboutissent à ce que l'inscription à Pôle emploi ne soit effective que plusieurs mois après.

Les données de juin confirment s'il en était besoin l'enjeu majeur de la rentrée prochaine, sur le front de l'emploi, alors que le nombre de plans sociaux a déjà commencé à augmenter. Le ministère du Travail en a décompté 107 concernant 20.000 salariés en juin. Contre 40 un an avant.

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