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Paris sous confinement.Une file indienne  s'est formée pour s'approvisionner en fruits et legumes dans le magasin de producteurs locaux distribués par Au bout du
Champ.
XAVIER TESTELIN / DIVERGENCE

Coronavirus : consommer dans le monde d’après

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Publié le 10 mai 2020 à 18h30, modifié le 11 mai 2020 à 11h40

Temps de Lecture 8 min.

En ce 11 mai, date de réouverture des commerces non alimentaires et de nombreux services, l’envie des Français de rompre avec le confinement est sans doute aussi forte que le besoin d’une coupe de cheveux. « Les carnets de rendez-vous des 60 000 salons de coiffure, dont ceux de nos adhérents, se sont remplis dès les annonces du premier ministre », confirme-t-on à l’Union nationale des entreprises de coiffure, l’un des principaux syndicats de la profession. Mais il n’y a pas que la longueur des franges qui a changé en l’espace de deux mois. L’état d’esprit et les comportements des consommateurs sortent durablement modifiés de cette épreuve.

Après s’être recentrés sur eux-mêmes, avoir fait leurs courses à distance et, pour certains, passé leurs journées en jogging devant la télé, « les gens vont-ils revenir dans nos magasins ? », s’interroge Emmanuel Le Roch, le délégué général de Procos. Cette fédération regroupe plus de 300 enseignes spécialisées et leurs 60 000 points de vente, notamment dans la mode boudée par 90 % des consommateurs, en dépit des nombreux sites de vente en ligne restés actifs pendant les fermetures. Et qu’en sera-t-il, dans les mois à venir, dans la restauration, le transport, le tourisme, ou la culture ?

D’emblée, c’est un pays coupé en deux qui reprend aujourd’hui le chemin des magasins. Verts ou rouges, les départements restent plus ou moins sous cloche. La crise économique, qui s’ajoute à la crise sanitaire, n’affecte pas tous les Français à égalité. Elle prive d’emploi ou place en chômage partiel plus de 12 millions de personnes depuis la mi-mars. Malgré les soutiens de l’Etat, 31 % des Français déclarent que leurs revenus personnels en sortent impactés, selon une enquête de l’institut Kantar, réalisée mi-avril. Avant même l’irruption du Covid-19 dans leur quotidien, un tiers des ménages avait déjà du mal à joindre les deux bouts.

France de la fin du mois ou France de la fin du monde, tout le monde ne tirera pas les mêmes enseignements de cette crise dans sa consommation

« Très vite, on va retomber dans les failles et les fractures que l’on connaissait », a alerté il y a quelques jours, sur la chaîne Public Sénat, le politologue Jérôme Fourquet, à l’origine de la notion d’« Archipel français ». France de la fin du mois ou France de la fin du monde, tout le monde ne tirera pas les mêmes enseignements de cette crise dans sa consommation, dit-il. Un retour sur terre brutal.

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