Coronavirus : le gouvernement va améliorer l'indemnisation du chômage partiel
Quelque 3.600 entreprises ont fait une demande pour environ 60.000 salariés, a annoncé Muriel Pénicaud ce jeudi. Le gouvernement se dit prêt à augmenter au-delà du SMIC l'indemnité horaire compensatrice. « On n'a pas de limite budgétaire », martèle l'exécutif.
Le recours à l'activité partielle grimpe en flèche avec l'épidémie de coronavirus et la paralysie d'une partie de l'activité qui s'ensuit. Mercredi soir, quelque 3.600 entreprises en ont fait une demande pour environ 60.000 salariés, a indiqué la ministre du Travail, Muriel Pénicaud ce jeudi sur LCI. « Et ça va être beaucoup plus », a-t-elle prévenu. Pour mémoire, à la fin de la semaine dernière, seules 900 entreprises avaient activé ce dispositif conçu pour éviter le.
Hôtels, restaurants, traiteurs…
Les entreprises dans les zones fortement impactées par le coronavirus, telles que les départements de l'Oise ou du Haut-Rhin, connaissent de grandes difficultés. La demande est en train de s'effondrer dans certains secteurs. Les traiteurs, les hôtels, les restaurants et bars, les salles de spectacles ou encore les entreprises de l'événementiel doivent faire face à une baisse très importante de leur chiffre d'affaires. Les transports sont aussi très affectés. Ce sont d'abord les entreprises de ces secteurs qui font appel à l'activité partielle.
Pour elles, le recours au chômage partiel permet au moins pour un temps d'amortir quelque peu le choc économique qu'elles subissent. En effet, l'entreprise, qui en fait la demande auprès du ministère du Travail, peut faire chômer ses salariés si l'administration l'accepte, et les payer à 70 % du salaire brut. Dans ce cas, l'Etat et l'Unédic indemnisent la société à hauteur de 8,04 euros par heure chômée, c'est-à-dire le niveau net du SMIC. « On est en train de regarder si on peut aller au-delà », a déclaré Muriel Pénicaud. « Le gouvernement est prêt à aller à un remboursement au-delà d'une fois le SMIC », a renchéri ce jeudi matin le ministre de l'Economie Bruno Le Maire devant des chefs d'entreprise. « On doit tout faire pour que vous ne perdiez pas vos employés. »
« Les entreprises qui utilisent le dispositif d'activité partielle sont réparties sur tout le territoire, même si celles qui sont situées au sein des quelques foyers de l'épidémie, comme l'Oise ou le Haut-Rhin, sont particulièrement demandeuses », indique-t-on au ministère du Travail. L'Ile-de-France, par exemple, subit de plein fouet la chute du tourisme chinois depuis deux mois et doit maintenant faire face au recul des touristes de toutes les nationalités. En revanche, l'industrie ne fait pas partie des secteurs les plus demandeurs, les problèmes d'approvisionnement depuis l'étranger ne semblant pas encore menacer l'existence d'entreprises de ce secteur, même si certaines situations sont tendues.
Reste la question du budget alloué à l'activité partielle. « Ca va se chiffrer en centaines de millions d'euros, mais je pense que c'est de l'argent bien dépensé », a souligné Bruno Le Maire. Le gouvernement est prêt à ouvrir les vannes. « Nous voulons protéger les travailleurs dans cette période, protéger l'emploi et donc on va faire un soutien massif. En clair je n'ai pas de limite budgétaire, on fera ce qu'il faut », a assuré Muriel Pénicaud. On est déjà à 180 millions d'euros de coût potentiel de demandes, il faut que les entreprises le confirment après. »
Guillaume de Calignon