Elles sont sous le feu des critiques depuis le début de la crise sanitaire. Lorsque l’économie française a commencé à vaciller, après la mise en place des mesures de confinement, les compagnies d’assurances n’ont pas cherché à apporter leur écot. Elles s’en sont tenues à l’application des contrats souscrits par leurs clients entreprises − contrats qui ne couvrent pas les pertes d’exploitation s’il n’y a pas eu de dommages tels qu’un incendie ou un bris de machine. « Nous ne sommes donc pas la profession en première ligne », indiquait au Monde Florence Lustman, la présidente de la Fédération française de l’assurance (FFA), le 5 mars dernier.
Depuis lors, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a appelé à plusieurs reprises la profession à participer à l’effort de solidarité nationale. « Les assurances doivent être au rendez-vous de cette mobilisation économique. J’y serai attentif », a tancé, à son tour, Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée, lundi 13 avril. Une déclaration saluée par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), le premier syndicat patronal des cafés, hôtels, restaurants et établissements de nuit. « Le monde de l’assurance va peut-être prochainement être aux côtés des entreprises », a réagi son président Roland Héguy.
Pour l’avenir
Le secteur de l’assurance estime, de son côté, avoir déjà corrigé le tir. Les compagnies s’étaient déjà engagées à verser 200 millions d’euros au Fonds national de solidarité en faveur des petites entreprises et des indépendants, dont la création fait partie des mesures d’aide déployées par le gouvernement. Elles proposent désormais de contribuer à hauteur de 400 millions d’euros. Elles préparent également un plan d’investissement d’1,5 milliard d’euros dans les PME et les ETI, notamment dans le secteur de la santé. Elles estiment par ailleurs à 500 millions d’euros les remises commerciales accordées à leurs clients assurés.
Pas question, en revanche, pour la profession de prendre en charge tout ou partie des pertes d’exploitation liées à l’épidémie de coronavirus. « En France, les pertes d’exploitation liées à la pandémie se chiffrent à près de 60 milliards, c’est-à-dire plus que les fonds propres des assureurs non vie », a expliqué Florence Lustman au Figaro, lundi 13 avril, en soulignant qu’« indemniser les pertes d’exploitation liées à la pandémie reviendrait à mettre le secteur de l’assurance à terre ». Si les assureurs se disent dans l’incapacité de fournir cet effort aujourd’hui, ils ont toutefois accepté de travailler à la création, pour l’avenir, d’un nouveau régime d’assurance des catastrophes sanitaires.
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