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Réforme de l'assurance-chômage : 74% des demandeurs d'emploi craignent pour leurs besoins essentiels

Trois quarts des demandeurs d'emploi redoutent que la réforme de l'assurance chômage impacte leur capacité à faire face à leurs besoins essentiels comme manger et se loger, selon une consultation menée par plusieurs organisations dont Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), la CFDT ou le Secours Catholique et rendue publique jeudi.

Cette consultation via internet a été lancée le 1er novembre 2019, lors de l'entrée en vigueur du premier volet de la réforme. Le deuxième volet, qui devait s'appliquer au 1er avril, a été suspendu jusqu'au 1er septembre en raison du coronavirus.

Une réflexion est en cours au gouvernement pour «adapter» ces nouvelles règles compte tenu de la crise sociale engendrée par l'épidémie. Tous les syndicats, ainsi que des associations, veulent le retrait de cette réforme. 577 personnes (55% de femmes et 45% d'hommes) ont répondu à cette consultation, dont 59% étaient au chômage depuis plus d'un an. Au cours des 24 derniers mois, 51% ont travaillé plus de six mois, 34% des répondants ont travaillé 6 mois ou moins et 15% n'ont pas travaillé sur la période.

«Il faut que je retrouve vite un emploi»

La réforme modifie les conditions d'ouverture de droits et leur rechargement : il faut avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois contre 4 mois sur les 28 derniers mois auparavant, le rechargement passe d'un mois à six mois. Le deuxième volet durcit le calcul de l'allocation pour les travailleurs alternant contrats courts et périodes de chômage, ce qui concerne en premier lieu les travailleurs précaires.

74% des répondants redoutent l'«impact sur leur capacité à faire face à leur besoins essentiels (logement, nourriture)». Ils sont 88% à évoquer un impact sur «leurs ressources financières», mais craignent aussi pour leur santé psychique (74%).

«Il faut que je retrouve vite un emploi. Sinon mes dettes vont s'accumuler et je serai en grande précarité sociale», s'inquiète une personne qui a répondu à l'enquête.

«Nous sommes en pleine crise du coronavirus, mon contrat en CDD vient de se terminer et l'entreprise où je travaille est fermée, je ne peux plus travailler et je ne peux pas recharger mes droits au chômage avec la nouvelle réforme. On me demande de faire 900 heures de travail pour pouvoir recharger mes droits, il m'en manque 400. Je suis dans l'impossibilité de le faire», relève une autre.

Alors que le gouvernement parie sur le changement de comportements en changeant les règles, pour «63%» la réforme «ne modifiera pas leur comportement de recherche d'emploi puisqu'ils sont déjà investis et actifs dans leur recherche». L'Unsa, la Fage, la Fédération des acteurs de la solidarité, Coorace, le MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires) ont aussi participé à cette consultation.

Réforme de l'assurance-chômage : 74% des demandeurs d'emploi craignent pour leurs besoins essentiels

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4 commentaires
  • vilain33200

    le

    36% ne rainent rien ???

  • anonyme 28333

    le

    Dans la mesure où le chômage partiel est plafonné sur une base allant jusqu'à 4,5 fois le Smic (= presque 7000 euros quand même...), il est difficilement concevable qu’on laisse choir les personnes dont il est question dans cet article.
    En outre, si l’épidémie revient de plus belle cet automne/hiver, cela serait extrêmement insécurisant pour elles mais également, inutilement risqué au niveau sanitaire pour tous.

  • chrichri64

    le

    Une entreprise qui rencontre des difficultés financières s'adaptent et réduit en premier lieu ses charges fixes. Pour les particuliers cela fonctionne aussi : résilier les abonnements canal+ Netflix, Spotify, les abonnements téléphoniques. Vendre sa télé dernier cri achetée à crédit, Etc.. Ceci étant je souhaite à chaque demandeur d'emploi de trouver un job (ne concerne pas les chômeurs professionnels).

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