Les achats, deuxième motif de déplacement en France

Contenu proposé par LA MACIF

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Entre 2009 et 2016, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) a réalisé plusieurs enquêtes ménages-déplacements auprès d'échantillons de population, dans plus d'une vingtaine d'agglomérations aux quatre coins de la France. L'objectif de ces études est de mieux connaître la mobilité quotidienne (motif, origine, distance, etc.). La mise en commun de ces résultats a permis à l'institut de dresser un tableau précis de la mobilité, notamment quant au lien entre déplacements et commerces. Il en ressort que, tous territoires confondus, les achats constituent la deuxième motivation d'un déplacement (21%), juste derrière le travail (24%) mais largement devant les loisirs (18%), les études (8%) ou les démarches administratives (6%). Dans certaines agglomérations comme Béziers (27%), Nantes (24%) ou Marseille (23%), c'est même le premier motif de mobilité.

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La voiture en tête

Partant de ce constat, l'enquête permet de mieux envisager l'organisation de ce déplacement essentiel dans la vie des ménages français. Premier enseignement : de manière générale, la voiture conserve une part modale prépondérante (60%) dans la mobilité vers les commerces. Dans le détail, la réalité est toutefois plus complexe. La taille de l'agglomération, tout comme le lieu de résidence des habitants (en périphérie ou proche du centre) et la taille du commerce (petites ou grandes surfaces), possèdent un impact sur l'utilisation des modes de transport alternatif.

Ainsi, dans un environnement dense comme le centre d'une grande agglomération, la moitié des déplacements sont réalisés sans voiture, à pied (33%) ou en transports en commun (15%). À l'autre extrémité du spectre, un client qui se rend dans une grande surface en périphérie d'une agglomération moyenne utilise sa voiture dans près de neuf cas sur dix. Les habitants de périphérie, notamment près des grandes villes, ont d'ailleurs plus tendance à se rendre dans les grandes surfaces, voire à se déplacer dans la commune-centre pour réaliser leurs achats. Pour développer la mobilité alternative, maintenir de la proximité dans les commerces semble essentielle, car au-delà de trois kilomètres de distance, la voiture s'impose comme le transport roi, huit fois sur dix.

Le e-commerce pour changer la donne ?

Depuis quelques années, l'apparition du e-commerce et de la possibilité de se faire livrer ou de récupérer ses achats en drive ou en point-relais transforme progressivement le rapport à la mobilité d'achat. Économiquement, les gagnants semblent être les petits et moyens commerces qui ont réussi à maintenir un rapport de force favorable avec les grandes surfaces (58% des déplacements, contre 42% pour les centres commerciaux) après une longue érosion dans les années 1990.

En termes de mobilité, si la situation reste encore difficile à appréhender, quelques données spécifiques ont été récoltées en Île-de-France. Sur ce territoire, les clients préfèrent se faire livrer à domicile dans 88% des cas et, lorsque les colis arrivent en point-relais, ils privilégient la marche à pied (trois fois sur quatre en zone dense). Sous l'effet conjugué des nouveaux modes de vie et de l'essor du commerce en ligne, la mobilité liée aux achats pourrait donc connaître une petite révolution. Une chose, néanmoins, ne devrait pas changer : que l'on soit actif (40%) ou retraité (63%), le domicile reste le point de départ immuable des déplacements d'achat.

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