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Coronavirus : le gouvernement prêt à adapter les règles d'indemnisation face à l'envolée du chômage

Face à l'envolée du chômage, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a annoncé, ce lundi, le lancement d'une « réflexion » avec les partenaires sociaux pour « adapter rapidement » les règles d'indemnisation.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud (ci-dessus avec les partenaires socieux le 28 février dernier), veut adapter les règles de l'assurance-chômage rapidement.
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud (ci-dessus avec les partenaires socieux le 28 février dernier), veut adapter les règles de l'assurance-chômage rapidement. (ISA HARSIN/SIPA)

Par Alain Ruello, Leïla de Comarmond

Publié le 27 avr. 2020 à 18:03Mis à jour le 27 avr. 2020 à 18:22

Le gouvernement remet le couvert sur l'assurance-chômage qui, depuis le début du quinquennat, a déjà fait l'objet de deux négociations entre syndicats et patronat et d'une réforme qui leur a été imposée, l'été dernier. Mais dans un sens différent cette fois. Sans doute poussé par la hausse historique du nombre de chômeurs en mars , le ministère du Travail a annoncé ce lundi le lancement d'une « réflexion » avec les partenaires sociaux « pour adapter rapidement nos règles d'assurance-chômage à cette situation exceptionnelle ».

Signe visiblement qu'il y a le feu au lac, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, n'en avait rien dit vendredi dernier, lors du dernier point régulier qu'elle a avec les intéressés sur les conséquences sociales de la crise du Covid-19 , affirment plusieurs d'entre eux. Autant dire qu'ils sont tombés des nues. « Le mieux est de revenir à la convention de 2017 [de l'Unédic, NDLR] », a réagi Yves Veyrier, le numéro un de FO, à l'unisson des leaders des autres syndicats.

Mesures repoussées

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Si le recours massif au chômage partiel protège - pour l'instant du moins - les salariés en CDI des plans de licenciements, les conséquences de la crise se font déjà sentir pour les travailleurs les plus précaires, intérimaires et abonnés aux CDD plus ou moins courts.

Face à cela, le ministère a enjoint Pôle emploi de continuer à verser les allocations des chômeurs arrivant en fin de droits. « Cela concerne plusieurs centaines de milliers de personnes, dont les intermittents du spectacle par exemple », souligne-t-il. L'opérateur public a également suspendu le contrôle de la recherche d'emploi et les radiations pendant la période de confinement. Autre décision forte : certaines des mesures de la réforme les plus critiquées par les syndicats ont été amendées ou reportées de plusieurs mois , comme les conditions d'éligibilité, la dégressivité des allocations pour les cadres, ou encore la nouvelle formule du calcul du salaire journalier de référence.

Pas de contre-réforme

Le provisoire deviendra-t-il définitif, ce qui reviendrait à un renoncement ? Dans son étude d'impact, l'Unédic avait estimé que l'ensemble des mesures de la réforme liées à l'indemnisation hors nouveaux droits affecteraient à des degrés divers un chômeur sur deux durant la première année, « à comportement inchangé ». En clair, s'ils ne profitaient pas d'un marché de l'emploi alors au beau fixe.

« Il ne s'agit pas d'une nouvelle réforme mais de voir s'il y a des règles à adapter et si oui, lesquelles pour tenir compte du contexte qui a dramatiquement changé en deux mois », se contente de dire une porte-parole du ministère du Travail. A l'issue du prochain échange, ce mardi en fin d'après-midi, entre Muriel Pénicaud et les partenaires sociaux, on devrait en savoir plus.

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>>> La France face à l'épidémie de coronavirus. Quelles ont été les différentes étapes de l'alerte ? Quelle est la situation épidémiologique au jour le jour ? Quelles sont les mesures décidées par le gouvernement pour limiter la propagation de la pandémie ? Pour soutenir l'économie ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

>>> Le mode d'emploi du déconfinement. Qu'a d'ores et déjà annoncé l'exécutif comme plan de sortie ? Quelles sont les nombreuses questions en suspens ? Que recommande le Conseil scientifique ? Et les autres experts ? Comment procèdent nos voisins européens ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

Alain Ruello et Leila de Comarmond

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