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États-Unis : le nombre de démissions atteint un record, 4 millions en un mois

Au mois d'avril, le pays a comptabilisé 4 millions de démissions. Un effet de la crise sanitaire et des perspectives de relance économique.

La restauration est l'un des secteurs les plus touchés (illustration) Crédit : FREDERIC J. BROWN / AFP
Lionel Gendron

C'est une statistique étonnante. 4 millions de personnes ont démissionné de leur emploi en un mois aux États-Unis. C’est un record depuis que cette donnée a commencé à être étudiée, en 2000. 

Ce que cela dit de la situation économique, c'est que les Américains ont confiance dans la reprise économique et, quand ils le peuvent, ils sont plus exigeants. Ce nombre de 4 millions de personnes qui ont choisi de quitter leur poste en un mois, au mois d’avril, c’est 25% de plus qu’avant la pandémie.

Cela peut être contrintuitif car dans le même temps, le chômage reste élevé pour le pays : 10 millions de personnes, contre moins de 6 millions avant la pandémie. Sur les réseaux  sociaux, John White un employé de 38 ans a par exemple montré le gâteau qu’il a apporté  le jour où il a annoncé à ses patrons qu’il partait. Dessus, il était inscrit "sorry for your loss" (désolé pour votre perte). Il ne dit pas dans quoi il travaillait, mais il a trouvé un emploi mieux payé avec une meilleure assurance santé

Les confinements, un moment propice aux déclics

Plusieurs raisons expliquent cette recrudescence des démissions. Certains quittent leur travail parce qu’ils ont trouvé un emploi mieux payé. Une autre raison avancée est la facilité accordée ou non télétravailler, c’est devenu un argument important pour certains. La pandémie a aussi contraint à avoir du temps, et donc du temps pour réfléchir. Des déclics se sont produits : comme lancer des projets mis de côté. 

Enfin, il y a une dernière catégorie : ceux qui n'ont pas de plan très précis mais qui sont persuadés que le rebond économique va offrir de nombreuses possibilités, et que c’est le moment d’en profiter.

Le secteur où cette tendance est la plus prononcée, c’est la restauration. Les travailleurs gagnent péniblement 20.000 dollars par an. Le taux de démission est deux fois supérieur à la moyenne nationale. Comme partout, les employés ont pris des risques en venant travailler, ils veulent que ce soit récompensé. De plus, c’est un secteur où les évolutions de carrière sont limitées. Comme il y a beaucoup d’offres, c’est le moment pour changer et augmenter assez rapidement son salaire. Depuis le début de l'année, les salaires de la restauration ont augmenté de 4% : deux fois plus vite que la moyenne du secteur privé.

Vers une hausse des salaires ?

Ces démissions en masse peuvent avoir comme conséquence une hausse de salaires. Mais pas seulement dans la restauration. Des entreprises comme Bank of America ou Walmart  ont déjà relevé leurs barèmes. Mécaniquement, les candidatures ont augmenté. Selon une étude, l’augmentation pourrait être de 3,5 % cette année, la plus grosse progression depuis 13 ans.

Alors, il faut relativiser ses données sur deux points. Ce sont des données du mois d’avril et en ce moment, tout va si vite qu'économiquement, deux mois est une éternité. La motivation de certains employés est aussi amplifiée par toutes les mesures d’accompagnement, les chèques qui ont été distribués aux Américains par les administrations Trump et Biden. Les Américains ont souvent moins dépensé, donc ils se retrouvent avec un petit matelas financier. Ça donne des ailes, mais ce coussin va vite se dégonfler. Conclusion : cette nouvelle énergie est positive, il ne faut pas non plus qu’elle soit irréfléchie.

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