Un an après les accords du Ségur de la Santé, l’heure est au bilan

Bilan un an après le Segur de la santé : la consultation des acteurs du système de soin français de 2020. ©Getty - Eric Audras
Bilan un an après le Segur de la santé : la consultation des acteurs du système de soin français de 2020. ©Getty - Eric Audras
Bilan un an après le Segur de la santé : la consultation des acteurs du système de soin français de 2020. ©Getty - Eric Audras
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On va parler pour une fois des trains qui arrivent à l’heure, et ce sont les syndicats eux-mêmes qui le disent.

Alors je vais essayer de ne pas vous noyer sous les chiffres, mais en voici quelques-uns. 

183 euros nets par mois de plus pour tous les infirmiers et aides-soignants des hôpitaux depuis décembre, une hausse étendue en mai aux cliniques, et bientôt aux Ehpad. Ça, c’est le volet uniforme.

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Mais il y a aussi la révision des grilles, qui vient d’être actée et qui entrera en vigueur en octobre pour les nouvelles recrues. Une infirmière verra sa rémunération grimper de plus de 100 euros au bout d’un an d’ancienneté, soit un gain total de près de 300 euros nets, et un salaire franchissant les 2.000 euros, 3.400 euros en fin de carrière.

Les nouveaux aides-soignants passeront eux de la catégorie C à la B, avec là encore un coup de pouce. Et là où les syndicats ont vraiment bien manœuvré, c’est que les soignants déjà en poste vont obtenir une partie des hausses de la nouvelle grille. 

Cela sera-t-il suffisant ?

On entend beaucoup de soignants fatigués, qui se disent prêts à quitter l’hôpital… Et qui craignent un nouvel afflux de malades du Covid alors qu’ils pensaient enfin souffler cet été. L’argent ne va évidemment pas tout régler. Mais sur le long terme, on peut être plus optimiste. Avec ces revalorisations, on revient vers la moyenne européenne, après une décennie de vaches maigres. L’effort atteindra tout de même 9 milliards d’euros l’an prochain, c’est davantage que prévu. Et ce n’est pas fini, puisque l’effet grilles va se diffuser année après année. 

Par ailleurs, il va y avoir davantage de postes d’infirmiers spécialisés, donc davantage d’évolutions de carrière. Sans oublier des possibilités accrues de changer l’organisation du temps de travail. L‘hôpital a besoin d’air, de sortir des carcans.

Le retour du débat sur les 35 heures ? 

Oui, mais de façon plus apaisée. Le meilleur exemple, ce sont les Hôpitaux de Paris qui avaient connu une grave crise sociale en 2015 et qui visent 1300 créations de postes d’ici 2023. En attendant qu’ils soient pourvus, un accord signé par Sud et la CFDT va donner la possibilité de faire jusqu’à 20 heures sup par mois, majorées 50%. Cela revient à 40 heures payées 42h30. Et avec de la visibilité, alors qu’aujourd’hui, ces heures sup sont subies. 

La direction de l’AP-HP s’attend à un gros succès. Il y a aussi des nouvelles durées journalières proposées, des primes pour les services qui s’engagent sur la qualité des soins. Il ne manque plus qu’un décret, soumis demain aux partenaires sociaux, pour publication avant la rentrée. D’autres hôpitaux pourraient suivre.

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