EXCLUSIF. Microsoft hébergeur de nos données de santé : les surprenants bricolages juridiques du Health Data Hub

Le Health Data Hub, plateforme de recherches sur les données de santé des Français, est au centre des critiques pour son choix de l’Américain Microsoft en tant qu’hébergeur.

Le Health Data Hub, plateforme de recherches sur les données de santé des Français, est au centre des critiques pour son choix de l’Américain Microsoft en tant qu’hébergeur. HEALTH DATA HUB / MONTAGE OBS

Après avoir nié tout risque, la plateforme lancée le 1er décembre 2019 par Agnès Buzyn, recadrée par la Cnil et le Conseil d’Etat, se voit contrainte de renégocier le contrat qui la liait à Microsoft. Enquête.

Les données de santé de 67 millions de Français sur les serveurs de Microsoft ? Cela fait six mois que Didier Sicard n’en croit pas ses yeux. « On ne fait rien pendant vingt ans et au moment où l’on prend enfin conscience de cette richesse nationale unique au monde, un gisement de milliards de dollars potentiels, on l’offre aux Américains dans une désinvolture totale ! », s’indigne l’ex-président du Comité consultatif national d’Ethique auprès de « l’Obs ». Le choix du Health Data Hub, la nouvelle plateforme nationale des données de santé au nom impeccablement macronien, lancée par Agnès Buzyn le 1er décembre dernier, fait grincer des dents. Quelques semaines plus tard, la directrice du Health Data Hub, Stéphanie Combes, reconnaissait auprès d’un site spécialisé que la solution Azure, l’offre cloud de Microsoft, n’était « pas idéale et potentiellement polémique », mais qu’elle correspondait à un « choix d’opportunité » afin « d’aller vite » dans le développement de la plateforme.

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Pourtant, la contradiction stratégique, au moment où Emmanuel Macron n’a que le mot « souveraineté » à la bouche et où le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, bien connu pour ses discours anti-Gafam, vient d’annoncer le lancement d’un projet de « cloud souverain » européen baptisé Gaïa-X, paraît spectaculaire. D’autant que du côté de Bercy, on confie à « l’Obs » envisager un texte de loi « pour la fin de l’été ou le début de l’automne » afin d…

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