En cette veille de week-end, vendredi 17 juillet, seuls quelques « brigadiers » travaillent encore dans les bureaux de la caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) de l’Essonne. Depuis la mi-mai, ces agents ont pour mission d’appeler toutes les personnes testées positives pour le Covid-19 – les « patients zéro » – et leur entourage – les « cas contacts ». Installée dans l’une des « marguerites » du plateau téléphonique, une « brigadière » consulte sur son double écran les dernières fiches de la journée.
Le prochain appel est pour une patiente testée positive deux jours plus tôt, comme son mari. Au bout du fil, elle s’interroge : « On ne sait pas d’où ça vient, on a mis nos masques, je ne comprends pas. Et notre fils, pourquoi a-t-il été testé négatif ? Est-ce une erreur ? C’est embêtant de ne pas savoir », lâche-t-elle un peu désemparée. La liste des contacts est vite établie : « On n’a vu personne », assure-t-elle, expliquant avoir ressenti une grande fatigue plusieurs jours avant l’apparition des symptômes.
Comme elle, beaucoup s’interrogent sur la façon dont ils ont pu être contaminés, malgré le respect des gestes barrières. D’autres découvrent, à la faveur de l’appel de la CPAM, qu’ils sont cas contact. « Je n’étais pas au courant », s’étonne ainsi une femme de 27 ans, qui a passé la journée du dimanche 12 juillet à la plage avec une amie testée positive le 15 juillet. « Evidemment, nous ne portions pas de masque… », avoue-t-elle. A son interlocutrice qui accuse le coup, la « brigadière » détaille la marche à suivre pour les prochains jours : un test une semaine après le dernier contact, une quarantaine de quatorze jours et un arrêt de travail.
Les patients zéro appelés dans les quatre heures
Selon les jours, quatre à huit « brigadiers » sont mobilisés pour ce traçage des contacts, destiné dans chaque département à « casser » les chaînes de contamination. Depuis la mi-mai, plus de six cents patients zéro ont ainsi été contactés dans l’Essonne et près de deux mille cas contacts. « Nous appelons les patients zéro dans les quatre heures suivant la création de la fiche par le médecin, souvent dans la demi-heure », explique Juliette Chatelut, qui pilote le dispositif. « Cela peut prendre jusqu’à vingt-quatre heures pour les cas contacts, le temps de les recenser et de les appeler. Mais tout est fait pour que cela aille le plus vite possible », ajoute-t-elle.
Il vous reste 68.91% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.