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Le gouvernement prêt à financer 60 expérimentations "Territoires zéro chômeur"

Le gouvernement prêt à financer 60 expérimentations "Territoires zéro chômeur"

Changement de braquet

Par , Grand reporter social

Publié le

L’Assemblée a adopté mercredi 16 septembre à l’unanimité une proposition de loi de la majorité visant à étendre à 50 nouveaux territoires l’expérimentation "Territoires zéro chômeur de longue durée"​. Lancée en 2017, dans dix territoires, le dispositif permet de subventionner l’emploi à la place du versement de prestations sociales.

C'est une belle satisfaction pour l'ancien président ATD Quart-Monde, Patrick Valentin, concepteur du projet, pour l'ONG "Territoires zéro chômeur de longue durée" (TZCLD). Depuis cinq ans se bat autour de dix expérimentations, pour aider des employés privés d'emplois au long cours. Ce mercredi 16 septembre, devant des députés convaincus, Elisabeth Borne la ministre du Travail, a renoncé à limiter à 50 le nombre de nouvelles expérimentations jusqu'en 2023. Et affirmé que tous les projets "Territoires zéro chômeurs de longue durée" prêts dans les trois prochaines années seront soutenus par l'Etat.

Chaque poste de travail créé - 97 à l'heure actuelle -, sera donc financé à hauteur de 18.000 euros par an. Un soutien qui correspond à peu près aux aides et accompagnements auxquels ont droit un chômeur durablement écarté du marché du travail. "C'est un soulagement et une satisfaction salue à chaud Antonin Grégoio, directeur de TZCLD . Car notre conseil d'administration a déjà validé 122 nouveaux projets. Nous limiter à 50 comme il en était d'abord question, aurait généré une immense frustration dans nos rangs. " Concrètement donc, si la parole de la ministre est traduite correctement dans la loi par l'Assemblée Nationale et le Sénat, chaque projet "TZCLD" porté localement devra d'abord satisfaire un cahier des charges exigeant. Ensuite, il sera soumis au Fond d'expérimentation présidé par Louis Gallois qui donnera un avis conforme, avant de le transmettre au Ministère du travail qui le financera.

Plusieurs projets prêts à démarrer

A l'heure où le gouvernement engage un plan "France Relance" de 100 milliards d'euros dont le premier objectif est de protéger et de développer l'emploi dans un pays qui redoute une flambée du chômage, empêcher l'émergence d'activités portées par des chômeurs de longue durée n'aurait eu aucun sens. Et aurait même marqué une véritable défiance à l'endroit d'acteurs volontaires de la société civile qui se sont montrés responsables. "Nous saluons donc l'avancée législative car nous allons pouvoir démontrer qu'il est possible d'employer des chômeurs de longue durée dans des territoires très divers, des quartiers urbains, des localités montagneuses ou insulaires. Et d'y développer des activités essentiellement basées sur l'écologie et le service à la personne", commente Laurent Grandguillaume, président "TZCLD", ancien député socialiste.

Plusieurs projets "TZLD", sont prêts à démarrer. A Castillon-la-Bataille (Gironde), une équipe travaille notamment à la création d'une conciergerie d'entreprises. A Roubaix (Nord), on réfléchit à une EBE qui porterait une épicerie solidaire, des activités d'auto-réparation, du maraichage. Sur la commune de Joinville (Haute-Marne), le maire Ollivier Bertrand se dépense pour que sa communauté de communes soutienne "Nouvelle Equation Joinville" une structure qui porterait une ressourcerie, du recyclage de bois, de la confection de meubles, des jardins pédagogiques en partenariat avec un chantier d'insertion local qui pratique notamment le maraichage. "Déjà plus de 100 privés d'emplois se sont montrés intéressés, confie Catherine Urvoy. Cette chargée de projet, qui accompagne les territoires volontaires au sein de TZCLD, trouve très intéressant "que des projets "TZCLD" prévoient dès leurs conception, plusieurs EBE, ces entreprises à but d'emploi, adossées à des structures insertion dans l'activité économique."

Ainsi à Grasse (Alpes-Maritimes), un projet de conciergerie pour les particuliers est en gestation. A Pontchâteau (Loire-Atlantique), la maire Danièle Cornet a même engagé une cheffe de projet pour réfléchir au lancement d'une matériaux-thèque qui prêterait des tissus des meubles, d'une épicerie-ambulante qui livrerait aux domiciles des particuliers, des courses achetées chez les commerçants locaux. Des services qui, tous, retissent des liens entre les citoyens.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne