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L'allocation aux adultes handicapés ne sera pas intégrée au revenu universel d'activité

Le chef de l'Etat a assuré ce mardi lors de la Conférence nationale sur le handicap que l'allocation versée à 1,2 million de personnes ne sera ni « transformée », ni « diluée », alors que les associations craignaient les projets de l'exécutif. Il a souhaité que plus aucun enfant handicapé ne soit laissé sans solution de scolarisation à la rentrée de septembre.

Le président de la République a dit souhaiter qu'aucune demande d'AAH ne soit traitée en plus de 3 mois à partir du 1er janvier de l'année prochaine.
Le président de la République a dit souhaiter qu'aucune demande d'AAH ne soit traitée en plus de 3 mois à partir du 1er janvier de l'année prochaine. (Jacques Witt/SIPA)

Par Jean-Philippe Louis

Publié le 11 févr. 2020 à 15:39Mis à jour le 13 févr. 2020 à 14:07

Désamorcer les inquiétudes avant qu'elles ne deviennent fronde. A l'Elysée, face aux associations à la Conférence nationale sur le handicap organisée mardi, Emmanuel Macron s'est employé à rassurer : l'allocation aux adultes handicapés (AAH), versée à 1,2 million de personnes, ne sera « jamais transformée, diluée ou supprimée », dans le cadre du futur revenu universel d'activité (RUA), qui doit fusionner plusieurs prestations sociales (RSA, prime d'activité, APL, etc.).

Il s'agissait là d'un sujet brûlant. Les associations refusaient avec force l'intégration de l'AAH au RUA, alors même que le président avait rappelé vendredi dernier que rien ne serait tranché avant juillet. Selon un rapport de la Cour des comptes publié fin 2019, la procédure d'attribution de cette allocation serait fondée sur un nombre insuffisant de « critères objectifs », alors que son coût a explosé de 70 % en dix ans.

« L'AAH demeurera. Ce n'est pas une situation transitoire », a affirmé le président de la République, ajoutant qu'« au 1er janvier prochain, aucune demande d'AAH ne devra être traitée en plus de trois mois ». Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé que le dispositif de la prestation de compensation du handicap (PCH), permettant de financer des aides, sera étendu dès l'an prochain de manière à couvrir les aides ménagères, mais aussi l'assistance apportée par un tiers à un parent handicapé pour s'occuper de son jeune enfant.

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Appel à la mobilisation nationale

Face à près de 500 personnes dont des responsables associatifs, des chefs d'entreprise ou encore des élus, Emmanuel Macron a voulu faire de cette conférence une occasion d'impliquer « tous les Français ». « Le handicap ne touche pas simplement 12 millions de Français », mais « chacun d'entre nous peut y être confronté à un moment de sa vie », soulignant notamment que la question du droit à la vie sexuelle de ces personnes ne devait « pas être un tabou dans la société ».

Bien décidé à faire des personnes handicapées des « citoyens à part entière », le président a égrainé toute une série de mesures visant à aller dans ce sens, sans pour autant détailler comment elles seront financées. Ainsi, alors que le nombre d'enfants handicapés non scolarisés a été divisé par près de deux entre 2018 et 2019 passant de 15.000 à 8.000, Emmanuel Macron a fixé l'objectif que « plus aucun enfant » ne soit laissé « sans solution de scolarisation à la rentrée de septembre ». Quelque 11.500 postes d'accompagnants supplémentaires devraient être créés d'ici à 2022, s'ajoutant aux 66.000 prévus à la fin de l'année.

Le président a également annoncé la mise en place d'un numéro d'appel unique (le 360) pour répondre aux familles et la création de 1.000 places supplémentaires dans les établissements spécialisés. Sur le front de l'emploi, le gouvernement entend mettre l'accent sur le développement de l'apprentissage.

Jean-Philippe Louis

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