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Le troisième confinement a fait gonfler le chômage plus que le deuxième

Le ministère du Travail a décompté sur la France entière 3,86 millions de demandeurs d'emploi de catégorie A en avril. Avec 65.600 de plus qu'en mars, c'est la plus forte hausse observée depuis avril 2020. La progression de 35.000 chômeurs sur les quatre premiers mois de l'année a surtout impacté les travailleurs précaires.

En avril, le nombre de demandeurs d'emploi n'ayant pas du tout travaillé a connu une hausse de 1,7%, la plus importante depuis avril 2020.
En avril, le nombre de demandeurs d'emploi n'ayant pas du tout travaillé a connu une hausse de 1,7%, la plus importante depuis avril 2020. (Philippe Huguen/AFP)

Par Leïla de Comarmond

Publié le 27 mai 2021 à 12:53Mis à jour le 27 mai 2021 à 19:24

Avec la décrue de l'épidémie et la progression de la vaccination, l'ouverture des commerces et le retour annoncé dans les entreprises alimentent l'espoir d'une sortie de crise rapide. Mais les statistiques du chômage en avril, publiées ce jeudi par le ministère du Travail, assombrissent le paysage.

Le troisième confinement, qui s'est concentré sur le mois d'avril, n'a pas dérogé à la règle. Comme les deux précédents, il s'est accompagné d'une hausse du chômage des plus précaires, qui s'est traduite par un basculement de nombreuses personnes alternant chômage et emploi dans l'absence d'activité.

Vases communicants

Signe de cet effet de vases communicants, le nombre des inscrits à Pôle emploi, qu'ils aient travaillé un peu ou beaucoup (catégories B et C) ou pas du tout (A), a, au global, légèrement diminué, de 7.000 personnes. Il s'élève toujours à environ 6 millions.

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Mais le mois a été marqué par l'importance des transferts au sein de cette population. Le ministère a décompté sur la France entière 3,86 millions de demandeurs d'emploi de catégorie A en avril. C'est 65.600 de plus qu'en mars, soit une hausse de 1,7 %, quand le mois précédent, la progression avait été limitée à 16.400, soit -0,4 % .

Il s'agit de la plus forte hausse observée depuis avril 2020, au début de la crise sanitaire. L'impact sur l'emploi du troisième confinement a donc été supérieur à celui du deuxième, à l'automne. Sachant que l'essentiel des transferts a concerné des chômeurs ayant beaucoup travaillé (plus de 78 heures) en mars, donc classés en catégorie C.

Les plus jeunes impactés

Les caractéristiques des mesures prises par le gouvernement il y a quelques semaines ont pesé. La décision d'encadrer les vacances de printemps d'une ou deux semaines d'enseignement en distanciel, a conduit notamment à la suppression des activités extrascolaires des enfants, ce qui pourrait expliquer, au moins en partie, la progression plus forte du nombre de demandeurs d'emploi sans activité chez les jeunes (+3,2 %) que dans les autres tranches d'âge.

Cela dit, les données de mars viennent confirmer la tendance constatée sur les trois premiers mois de 2021, et même avant, avec une stabilité du nombre de chômeurs - qu'ils aient ou non travaillé. Entre décembre 2020 et avril 2021, leur nombre a progressé d'à peine 4.300. Les effectifs des demandeurs d'emploi n'ayant pas du tout travaillé dans le mois (A) a, lui, augmenté de 35.000 depuis le début de l'année.

Pas de flambée des inscriptions

Le troisième confinement n'a pas conduit à une flambée des nouvelles inscriptions à Pôle emploi. C'est d'ailleurs le signe que les amortisseurs sociaux jouent toujours un rôle puissant, en particulier le chômage partiel, dont le gouvernement a encore repoussé la diminution des avantages.

Il y a même eu moins de nouveaux demandeurs d'emploi, catégories A, B et C confondues, en avril qu'en mars (509.100 contre 520.500). Il n'y a pas non plus eu de coup de frein brutal sur les sorties, qui ne se sont pas écroulées. Avril a même été un peu meilleur que le mois précédent, avec respectivement 514.600 et 507.300 sorties.

Est-ce une forme de fatalisme quant aux perspectives de l'emploi salarié, ou l'expression d'une volonté de ne pas rester inactif en attendant la reprise ? Il faut en tout cas noter la progression continue de la catégorie E de demandeurs d'emploi, portée par les chômeurs qui créent leur entreprise. Si elle n'a pas retrouvé son niveau d'avant la crise, elle a progressé en avril pour le huitième mois consécutif.

Leïla de Comarmond

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