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Bonheur au travail (et au télétravail) : Pour les salariés, le lien social est la clé

Les Français sont-ils toujours aussi heureux de travailler, même à distance ?  Le travail contribue au bonheur pour 40 % d’entre eux, selon une étude OpinionWay pour Microsoft France. Et alors que le télétravail continue d’être la règle, ils sont aussi 40 % à considérer le lien social comme un “ingrédient clé” du bonheur au travail. Il s’agit même de la principale source de bien-être pour les  18-24 ans.

“Au travail, le bonheur c’est… les autres” : tel est le constat de la dernière étude OpinionWay pour Microsoft France, publiée le 5 janvier 2021.

Selon cette enquête, réalisée à la fin de l’année 2020 avec le concours du philosophe Charles Pépin, avait pour but de se questionner sur l’impact de la généralisation du télétravail en 2020 (face aux grèves puis à la crise du Covid-19) sur la vision des salariés du “bonheur” au travail.

“Après une année qui a bouleversé les habitudes de chacun, elle révèle l’émergence d’une exigence de sens, de nouvelles frontières entre vie privée et vie professionnelle, mais surtout d’une ouverture des actifs français au changement à travers le lien social, source principale de bonheur au travail”, observe Microsoft France.

 

Le lien social, source de “bonheur” au travail

Selon l’étude OpinionWay pour Microsoft France, le lien social est un “ingrédient clé” du bien-être de 4 actifs sur 10 (40 %). C’est encore plus vrai pour les 18-24 ans ; qui le désignent comme leur “principale source de bonheur au travail”.

C’est sans doute pour cela que 73 % des personnes qui ont continué à se rendre dans leur entreprise pendant les deux premiers confinements, il s’agissait d’un facteur important de bien-être.

Mais d’une façon surprenante, même si le télétravail confiné peut être difficile à vivre, les salariés qui ont travaillé à distance aux côtés de leur conjoint(e) et de leurs enfants “se sont sentis plus efficaces et concentrés (77 %) que ceux qui ont télétravaillé seuls (59 %)”, indique l’enquête. En outre, 79 % des actifs considèrent aussi que pouvoir travailler “au calme” a contribué à leur bien-être depuis un an.

“Cette étude confirme de manière claire que notre bonheur est moins en nous qu’entre nous : rien ne nous rend plus heureux qu’une qualité de liens, et même une qualité de liens quotidiens. Elle montre que les Français abordent majoritairement le télétravail comme une façon de faire vivre autrement ces liens, voire de les réinventer”, affirme Charles Pépin.

 

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Le numérique, une autre clé

Le digital participe, en outre, à la préservation du lien social, en cette période de télétravail généralisé. Ainsi, 70 % des salariés estiment que disposer de davantage d’outils numériques “faciliterait” leur travail au quotidien, en les mettant en relation avec leurs collègues, mais aussi en “assurant la continuité” de leur activité.

Ils sont aussi 72 % à considérer leur utilisation comme “indispensable” en période de confinement ou de travail à distance à 100 %. En outre, 57 % considèrent qu’il en existe “peu ou pas assez dans leur secteur d’activité”.

Les actifs de 18 à 24 ans sont “les plus demandeurs” d’outils numériques dans leur secteurs (77 %). Mais même parmi les 50 ans et plus, la demande reste forte (61 %).

 

“Le travail doit laisser de la place à la vie privée pour contribuer au bonheur”

L’étude nous apprend aussi que “le travail doit laisser de la place à la vie privée pour contribuer au bonheur”. Ainsi, 32 % des salariés insistent sur l’importance d’un poste qui leur permet de “mieux apprécier les temps personnels et privés”.

“Je note avec un sourire particulier les chiffres concernant les Français en couple qui ont été heureux de télé-travailler côte à côte, de découvrir un autre visage de leur conjoint et de repenser la séparation vie privée vie professionnelle”, indique Charles Pépin.

 

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L’importance du sens

Le rôle du travail dans le “bonheur” des salariés peut toutefois être nuancé. Ainsi, l’étude nous apprend-elle que pour 26 % des salariés, le travail contribue peu à leur bien-être, et que 26 % d’autres actifs ne “trouvent pas vraiment, voire pas du tout”, de bonheur au travail. Celui-ci ne les épanouissant pas, mais leur permettant avant tout de “survivre” financièrement, et de “prendre soin” de leur famille. Microsoft note toutefois que ces salariés sont principalement ceux qui “n’ont pas eu l’occasion, de par leur profil, de continuer leur activité, et qui ont ainsi vu leur lien social s’atrophier”.

À noter que 56 % des salariés français ne travaillent pas pour le “plaisir” qu’il procure, mais d’abord pour “le sens” qu’ils peuvent y trouver. Une tendance plus marquée (62 %) chez les 18-24 ans.

“Si le lien social est important, la quête de sens au travail devient un critère fondamental, en particulier chez les plus jeunes. Ces derniers ont besoin d’adhérer à un espace professionnel qui partage leurs valeurs et leurs aspirations personnelles. Même si cette quête de sens se heurte à la dure réalité du marché de l’emploi, elle est devenue pour eux un enjeu majeur”, observe Eléonore Quarré, directrice d’études chez OpinionWay.

 

“La crise a animé un désir de reconversion”

“Si la crise sanitaire a fortement impacté l’activité économique, le confinement a eu, pour certains Français, l’effet d’un déclic, menant à des réflexions voire des remises en question sur le plan professionnel”, note l’étude.

Ainsi, la pandémie de Covid-19 a, indirectement, “animé un désir de reconversion” chez quelque 43 % des actifs. Principalement chez les moins de 35 ans (52 %) et les franciliens (53 %, contre 43 % des salariés toutes régions confondues).

 

 

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