Covid-19 : tout ce qu'il faut savoir sur la consultation à 55 euros

Dès ce lundi 11 mai 2020, si vous êtes testé positif au Covid-19, vous pourrez payer 55 euros la consultation chez votre médecin généraliste. On vous explique pourquoi.

Le tarif d'une consultation chez le médecin généraliste peut être de 55 euros si le patient est testé positif au Covid-19.
Le tarif d’une consultation chez le médecin généraliste peut être de 55 euros si le patient est testé positif au Covid-19. (©Illustration Pixabay)
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Depuis le 4 mai 2020, le consultation chez un médecin généraliste peut être facturée 55 euros, au lieu de 25 (tarif réglementaire). En tout cas, si vous êtes testé positif au Covid-19

L’Assurance maladie atteste sur son site internet :

Les médecins de ville, et en particulier les médecins généralistes sont les premiers maillons de la recherche des contacts. Cette majoration vise à accompagner et reconnaître l’engagement des médecins libéraux dans ce dispositif essentiel.

Dans les faits, comment expliquer cette hausse tarifaire ? Que se passe-t-il au cours de cette consultation ? À quelle hauteur le patient pourra-t-il être remboursé ? Et aussi, quid des données collectées par le professionnel de santé ? 

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►Quel fonctionnement ? 

Le principe est simple. Dès lors qu’une personne présente les symptômes de la maladie (fièvre, toux, perte d’odorat,..), elle contacte son médecin généraliste. Elle peut se voir prescrire un test de dépistage PCR

Si celui-ci est positif, la personne contaminée se rend alors chez son médecin généraliste. Il est également possible de réaliser une téléconsultation.

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►En quoi consiste-t-elle ? 

Lors de cette consultation dite « d’annonce », le patient est alerté sur son état de santé.

« Nous lui prescrivons ensuite un arrêt de travail d’une durée moyenne de quatorze jours (durée d’une quarantaine, ndlr), puis, nous lui rappelons les gestes barrières« , détaille auprès d’actu.fr Jean-Christophe Calmes, médecin généraliste et membre du Syndicat des médecins généralistes. 

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Au cours de cet entretien, le professionnel de santé interroge aussi le patient sur les personnes qui vivent sous le même toit que lui. Objectif : dresser une liste de cas contacts, afin de limiter la propagation du virus. 

► Combien de temps ça dure ? 

Contrairement à une consultation classique dont la durée est estimée à environ 15 minutes, cette consultation peut durer une heure. 

L’expert explique pourquoi : 

Il faut prendre le temps d’expliquer au patient les suites de la maladie et son accompagnement. Nous devons faire preuve de pédagogie et ça prend donc un peu plus de temps.

► Pourquoi 55 euros ? 

Parce que la consultation est plus longue et plus complexe (annonce du test positif, prescription des tests pour les cas contacts proches, information au patient sur les mesures barrières, etc.)

Ce tarif s’appliquait déjà dès lors que le médecin devait annoncer une pathologie grave au patient (cancer, maladie auto-immune) et le traitement qui en découlait. 

► Quel est le montant du remboursement ? 

100%. « Nous avons une dérogation pour pratiquer le tiers payant », explique Jean-Christophe Calmes.

Autrement dit, le patient ne déboursera rien de sa poche : il sera intégralement remboursé par l’Assurance maladie. 

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► Quid des données collectées ? 

Il s’agit là d’une question qui anime fortement le débat public. D’autant plus avec le lancement prochainement de l’application StopCovid.

Concrètement, dès lors qu’un patient est testé positif au Covid-19, le médecin généraliste doit le signaler à la Sécurité sociale sur une plateforme. « Cette déclaration est obligatoire, mais elle doit se faire avec l’accord du patient », atteste Jean- Christophe Calmes. 

Seul le test positif et les cas contacts seront déclarés sur un fichier. C’est en tout cas ce qu’assure Nicolas Revel, patron de la CPAM à FranceInfo. « Ce n’est pas là pour ficher les malades. [Ce fichier] est surtout là pour que ces patients, s’ils le souhaitent, s’ils veulent nous aider, nous permettent de remonter une chaîne de contamination« . 

Et d’assurer que ni l’âge, ni les coordonnées, ni les antécédents médicaux des patients ne seront inscrits dans ce dossier. 

Une fois ces données collectées, c’est aux brigades sanitaires de prendre le relais. 

Les brigades sanitaires, c’est quoi ? 
Lancées par le gouvernement, les brigades sanitaires sont composées d’agents de l’Assurance maladie. Une fois les données des médecins généralistes distribuées, elles ont pour objectif de contacter les personnes recensées. Ces dernières recevront une série de consignes sanitaires et, le cas échéant, des masques et du gel hydroalcoolique. Elles seront également invitées à se faire tester. 

► Les médecins seront-ils rémunérés pour ces données ? 

Cette question a suscité une vive polémique. En effet, lors du lancement de ce système, l’Assurance maladie avait précisé que le médecin généraliste pouvait être rétribué entre deux et quatre euros pour cette mission. 

Mais un amendement au projet de loi sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire a changé la donne. Adopté vendredi 8 mai, il interdit la rémunération des praticiens pour cette mission.

Le texte stipule : « Rétribuer la collecte de données est une mesure qui semble non seulement contre-productive mais aussi moralement répréhensible. » 

Via ce dispositif, le gouvernement souhaite casser les chaînes de transmission du Covid-19 afin d’en limiter sa propagation. En France, le dernier bilan du virus fait état de 70 décès en 24 heures, le chiffre le plus faible depuis le début de l’épidémie. 

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