« La montée des eaux et l’érosion des côtes sont des phénomènes progressifs qui vont s’accélérer partout en France » a rappelé, mercredi à Guissény (29), le député des Landes, Lionel Causse, président du Groupe d’études littoral à l’Assemblée nationale.
En visite de terrain, ce mercredi 8 septembre, à Guissény, le député des Landes, Lionel Causse, s’est imprégné de la réalité nord-finistérienne et de sa côte exposée, on ne peut plus découpée (pas moins de 1 200 km de côtes). L’intensification des phénomènes météorologiques accélère le recul du trait de côte, à raison de 60 cm par an, en moyenne depuis 2004, sur les côtes finistériennes. 10 % du linéaire côtier finistérien serait concerné, selon les observations réalisées par les scientifiques de l’UBO et du Cerema qui assurent un suivi régulier.
Pour éclairer et appuyer les élus et décideurs locaux, un partenariat pour l’accompagnement scientifique et technique des collectivités finistériennes a été créé sous l’impulsion du Département, du Cerema et de l’UBO. Le dispositif permet d’accompagner les élus (municipalités, communautés de communes) dans l’évolution des plans locaux d’urbanisme ou pour la réalisation des travaux permettant de renforcer ou sécuriser une zone. « C’est essentiel d’avoir une vision globale à court et moyen terme de la situation », décryptait Raphaël Rapin, le maire de Guissény et vice-président de la communauté de communes.
« Cet outil nous permet de mutualiser les moyens et les connaissances très évolutives sur le sujet », ajoutait la députée de la cinquième circonscription du Finistère, Graziella Melchior, à l’origine de cette journée d’échanges.
La présence de Lionel Causse, membre du conseil d’administration du Conservatoire du littoral, était aussi l’occasion d’aborder l’épineuse question des « dents creuses » qui génèrent tensions et blocages divers au sein des communes littorales bretonnes. « J’ai découvert le phénomène de la dent creuse en Bretagne. La question de ces terrains enclavés, non constructibles, selon la stricte application de la loi Littoral doit être améliorée », commentait-il.
Mais cela fait plus de 20 ans que les élus du secteur s’en plaignent et que la question n’avance pas. Pire, la sacro-sainte loi Littoral a réussi à durcir son propos, sous l’impulsion des élus qui avaient exprimé leurs doléances auprès des cabinets ministériels ! « Il y a des situations, en effet, incompréhensibles sur le terrain et qui gagnent à être clarifiées », reconnaissait le député des Landes. « À condition que ces dents creuses ne soient pas directement concernées par les effets, à plus ou moins long terme, de l’érosion côtière », tempérait le maire de Guissény, concentré sur la problématique de l’inexorable montée des eaux.