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En chiffres

Retraite : l'âge moyen de départ des salariés du privé se rapproche de 63 ans

Les salariés du privé sont partis à la retraite à 62,8 ans l'an dernier, selon les chiffres diffusés ce jeudi par la Caisse nationale d'assurance-vieillesse. Hors départs anticipés pour carrière longue, l'âge atteint 63,4 ans. Le bonus-malus instauré sur les retraites complémentaires n'a pas beaucoup d'effet.

Les salariés du régime général partent de plus en plus tard à la retraite, malgré la fin du relèvement de l'âge d'ouverture des droits.
Les salariés du régime général partent de plus en plus tard à la retraite, malgré la fin du relèvement de l'âge d'ouverture des droits. (Getty Images/iStockphoto)

Par Solveig Godeluck

Publié le 6 févr. 2020 à 17:54Mis à jour le 7 févr. 2020 à 09:05

Un peu plus d'un mois d'attente supplémentaire. En 2019, les salariés du privé ont patienté jusqu'à 62,8 ans (c'est-à-dire 62 ans et un peu moins de 10 mois ) avant de liquider leurs droits à retraite, au lieu de 62,7 ans en 2018, a indiqué ce jeudi la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (CNAV). L'âge moyen de départ continue donc de progresser, alors que la borne d'ouverture des droits ne bouge plus depuis début 2018, à 62 ans.

Ce phénomène s'explique aisément. Il y a d'abord l'âge d'annulation de la décote, aujourd'hui supérieur à 66 ans, et qui atteindra 67 ans en 2022. Il contraint les personnes ayant des trous dans leur carrière, et notamment les femmes et les petits salaires, à poursuivre leur activité pour avoir le taux plein, parce qu'il leur manque des trimestres de cotisation.

Allongement de la durée de cotisation

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Un deuxième mécanisme va bientôt s'enclencher et contribuer au recul de l'âge moyen. L'allongement de la durée de cotisation de 41,5 à 43 annuités, voté dans la loi Touraine de 2014, prend le relais de la remontée de l'âge minimum légal dès cette année jusqu'en 2035, au rythme d'un mois supplémentaire par an.

D'ailleurs, le mouvement pourrait s'accélérer dans le cadre de la conférence de financement du système de retraite . En janvier, les partenaires sociaux ont rejeté l'instauration d'un âge d'équilibre à court terme, souhaitée par le gouvernement et le patronat. A défaut, peut-être décideront-ils d'accélérer la montée en charge de la réforme Touraine, par exemple en ajoutant un trimestre par an, pour redresser les comptes du système de retraite d'ici à 2027. Les travaux du Conseil d'orientation des retraites (COR) ont montré que cela permettrait de réaliser des économies substantielles, quoiqu'inférieures à celles que procurerait l'instauration d'un âge d'équilibre.

Le malus temporaire peu efficace

Par ailleurs, le directeur général de la CNAV, Renaud Villard, a confirmé que la mise en place, à l'étage du régime complémentaire, d'un bonus et d'un malus temporaires liés à l'âge (il faut attendre 63 ans pour éviter un malus) n'avait pas vraiment incité les assurés à partir plus tard« On l'a assez peu senti et peu vu dans les volumes de départ », a-t-il expliqué jeudi. La décote et la surcote, modérées, sont articulées autour d'un « âge d'équilibre » équivalant à l'âge du taux plein, plus un an. « Il n'est pas sûr que les assurés ont compris le mécanisme », suppose Renaud Villard.

La notion de taux plein est en soi complexe. Il est encore plus difficile de faire comprendre que l'on peut avoir le taux plein au régime de base sans l'atteindre au régime complémentaire… et pour une durée limitée.

Si l'âge moyen de départ au régime général a continué à s'élever l'an dernier, l'âge moyen hors départs anticipés pour carrières longues ou travailleurs handicapés demeure de 63,4 ans (63 ans et un peu moins de 5 mois) en 2019, comme en 2018. Les départs anticipés pèsent 23 % d'un flux annuel de 663.000 liquidations de droits (hors réversion). Il s'agit essentiellement de travailleurs qui ont commencé à travailler avant l'âge de 20 ans.

Solveig Godeluck 

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