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EXCLUSIF Complémentaires santé : la taxe Covid ne va finalement pas augmenter

Un bras de fer s'était engagé avec les assureurs. Selon les informations des «Echos», le gouvernement a finalement renoncé à augmenter le montant de la contribution exceptionnelle prélevée sur les complémentaires santé pour financer la Sécurité sociale en période de crise sanitaire.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a instauré une contribution exceptionnelle Covid de 1,5 milliard d'euros en 2020.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a instauré une contribution exceptionnelle Covid de 1,5 milliard d'euros en 2020. (Christophe ARCHAMBAULT/AFP)

Par Solveig Godeluck

Publié le 10 sept. 2021 à 20:05Mis à jour le 12 sept. 2021 à 10:44

Les assureurs santé sont soulagés. Finalement, la « taxe Covid » ne va pas augmenter cette année. C'est le message qu'ils ont reçu ce vendredi du gouvernement, selon nos informations.

Tout l'été, les complémentaires sont restées sur le gril. Le ministre de la Santé Olivier Véran avait en effet menacé d'alourdir la facture, fixée l'année dernière à 1,5 milliard d'euros sur deux ans . Il leur reste donc, comme prévu, à verser 500 millions d'euros au titre de 2021, après avoir réglé un milliard pour 2020. La somme a été provisionnée depuis belle lurette.

Décriée par les assureurs, cette contribution exceptionnelle avait été mise en place au nom de la baisse des remboursements de soins enregistrée l'an dernier sur fond de confinements et d'un fort renoncement aux soins. Dans le même temps, la Sécurité sociale a vu ses dépenses exceptionnelles bondir , via notamment la téléconsultation qu'elle a prise en charge à 100 %.

Un bras de fer avec les assureurs

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Face à la volonté du gouvernement d'augmenter la taxe, un bras de fer s'était engagé avec les assureurs et une bataille de chiffres . Pour les mutuelles, les institutions de prévoyance et les assureurs, il ne fait aucun doute qu'elles ont déjà compensé l'intégralité de la dépense évitée l'an dernier - environ 2 milliards d'euros. Et ce, compte tenu de la taxe de 1,5 milliard et de la perte d'un pan de leur activité depuis l'instauration de la complémentaire santé solidaire.

De plus, soulignent en choeur les organismes complémentaires, le rattrapage des soins a commencé, et il va leur coûter très cher. Selon des chiffres avancés par la fédération des mutuelles cet été, sur les cinq premiers mois de l'année, les remboursements de soins ont augmenté de 30 % par rapport à l'an passé et de 5 % par rapport à 2019.

Prélever 500 millions de plus

Le rebond des soins est dû au rattrapage post-crise, mais également à la réforme « 100 % Santé ». En 2018, le gouvernement a instauré, en partenariat avec les complémentaires santé, une offre accessible à tous avec un reste à charge zéro sur les audioprothèses et les prothèses dentaires. Ce sont des soins très onéreux, auxquels les plus modestes renoncent souvent. Le 100% Santé commençait juste à décoller au moment où l'épidémie a frappé.

Le gouvernement ne voyait pas les choses du même oeil. Il se serait bien vu prélever 500 millions de plus pour boucler le budget 2022 de la Sécurité sociale. Ce dernier est marqué par de nouvelles provisions pour faire face au Covid, une revalorisation d'ampleur des salaires hospitaliers , et un vrai effort en faveur du médicament.

La contrepartie des cotisations

«Au regard des perspectives d'évolution des dépenses des complémentaires, nous avons décidé de ne pas reprendre le solde des économies qu'elles ont réalisé en 2020 lorsque la Sécurité sociale s'est en partie substituée à elles pour rendre l'accès aux soins plus efficace, au plus fort de la crise», explique-t-on au ministère de la Santé.

«En contrepartie, nous attendons des complémentaires qu'elles prennent leurs responsabilités et restituent ces économies à leurs adhérents, notamment en n'augmentant pas les tarifs», poursuit le porte-parole.

En effet, augmenter la contribution des assureurs santé aurait immanquablement exposé le gouvernement au risque de les voir augmenter les cotisations de leurs assurés - fâcheux en période électorale.

Solveig Godeluck, Solenn Poullennec

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