Natalité et immigration : les leviers du « pacte démographique » de François Bayrou

Dans une note, le haut-commissaire au Plan, François Bayrou, estime que pour sauver le modèle social français, il va falloir retrouver une démographie « dynamique », en relançant la natalité et en « accueillant des personnes d’autres pays ».

François Bayrou, haut-commissaire au Plan.
François Bayrou, haut-commissaire au Plan. (Ian Langsdon/EPA)

« Avoir plus d’enfants » mais aussi « accueillir des personnes d’autres pays » : le haut-commissaire au Plan, François Bayrou, plaide dans une note transmise à l’AFP pour un « pacte national pour la démographie » afin de sauver le modèle social français.

Avec la crise de la covid-19, « l’impensable étant survenu, il ne devient plus impensable. Dès lors, un climat pessimiste pourrait peser sur le désir d’enfant de nos concitoyens » mais « il faut se ressaisir », lit-on dans la note obtenue par l’AFP.

« La France a sans doute plus besoin encore que ses voisins d’une démographie dynamique car son modèle social repose, pour beaucoup, sur la solidarité entre les générations », notamment à travers le système de financement par répartition des retraites et, au-delà, de l’action sociale et de tous les services publics.

« Singularité française »

Ce modèle est une « singularité française » fondée sur le principe du « tous pour chacun », et « la démographie devient la clé même de la durabilité et de la générosité du contrat social », écrit François Bayrou.

Alors que la France connaissait depuis plusieurs années « une réelle dynamique démographique », des signes « très préoccupants » d’un « dérèglement » apparaissent. « L’indice de fécondité se tasse » - de 2,02 enfants par femme en 2010 à 1,83 en 2019 - et « le nombre de naissances baisse année après année » : 753 000 en 2019 contre 818 000 en 2014.

« Il manquerait 40 000 à 50 000 naissances par an pour assurer le renouvellement des générations », lit-on dans la note du haut-commissariat. Dans le contexte de la covid-19, « on constate une baisse tangible en 2020 » des naissances (-7 % par rapport à décembre 2019). En janvier 2021, la baisse a été de 13 % par rapport à l’année précédente.

Maintenir la cohésion

« Assurer notre avenir démographique » passe par « deux voies : avoir plus d’enfants ou accueillir des personnes d’autres pays », écrit l’ancien ministre, pour qui « la France devra jouer des deux leviers dans des proportions raisonnables qui garantissent le maintien de la cohésion nationale ».

Débat miné en période électorale, l’apport migratoire n’est « pas une solution d’évidence », explique à l’AFP François Bayrou. « D’abord parce que l’impact sur la démographie n’est pas immédiat et ensuite parce que cela présente des difficultés sociale et culturelle ».

Sa note souligne qu’en 2019, 6,7 millions d’immigrés vivent en France, soit 9,9 % de la population totale, parmi lesquels 37 % (2,5 millions) ont acquis la nationalité française.

« Pour 2020, le solde migratoire est estimé de manière provisoire (à) +87 000 personnes », un chiffre à comparer avec le solde naturel (les naissances moins les décès) qui était de 149 000 en 2018 et 140 000 en 2019. En 2020, année marquée par la covid-19, le solde naturel est estimé à 67 000.

« Contrairement à une idée reçue ou véhiculée, l’immigration n’est pas la cause de notre relative dynamique démographique », écrit le haut-commissaire, qui s’appuie sur l’Institut national des études démographiques (Ined) pour noter que « la croissance démographique est due pour les trois quarts au solde naturel ».

« L’apport des migrations peut aider à améliorer le rapport actifs-retraités, et donc la capacité de financement de nos systèmes sociaux », ajoute François Bayrou, qui insiste : « Il faut accepter qu’elle y prenne sa part, mais celle-ci ne sera acceptée que si parallèlement les conditions sont réunies pour maintenir une ambition démographique dans notre pays ».

« Il faut une politique familiale qui permette aux gens d’avoir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent », déclare à l’AFP François Bayrou, rappelant que « la dégradation de la natalité en France a été concomitante des mesures fiscales touchant notamment le quotient familial ».

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Cela passe par l’amélioration de l’accueil de la petite enfance, la politique du logement, « le soutien aux mères de famille pour que leur carrière ne soit pas affectée par le fait qu’elles ont des enfants », insiste-t-il.

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