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Tests, vaccins anti-Covid : la Sécurité sociale va provisionner 4 milliards pour 2021

L'objectif national de dépenses d'assurance-maladie va bondir de 15 milliards en 2020 et encore de 7 milliards en 2021, dont plus de 4 milliards de provisions pour les tests, les vaccins contre le Covid-19 et les masques.

Une provision d'environ 2 milliards d'euros est prévue dans les comptes de la Sécurité sociale pour financer les tests Covid en 2021.
Une provision d'environ 2 milliards d'euros est prévue dans les comptes de la Sécurité sociale pour financer les tests Covid en 2021. (SYSPEO/SIPA)

Par Solveig Godeluck

Publié le 23 sept. 2020 à 07:15

En l'espace de quelques mois, le budget de l'Assurance-maladie a singulièrement gonflé. L'année dernière, les députés avaient péniblement récupéré quelques centaines de millions d'euros pour l'hôpital, et voté un objectif de dépenses (Ondam) de 205,6 milliards d'euros pour la santé en 2020, contre 200,4 milliards en 2019.

Le coronavirus a tout changé. Selon nos informations, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, le gouvernement s'apprête à présenter un Ondam rectifié à 215 milliards pour l'exercice en cours et programmé à 222 milliards d'euros pour l'année prochaine. Particularité du budget 2021 : face aux incertitudes sur la situation sanitaire, l'Assurance-maladie va provisionner plus de 4 milliards d'euros pour la lutte contre le Covid-19.

« Ce sont des provisions larges, au cas où l'épidémie devrait durer encore longtemps », explique une source gouvernementale. Les services de l'Etat ont essayé d'estimer au mieux la taille du bouclier nécessaire, mais avec une forte marge d'approximation, car jusqu'à présent, la crise n'a cessé d'infirmer les prévisions.

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Sur ces plus de 4 milliards, environ 2 milliards sont consacrés aux tests Covid. Mais la facture finale dépendra d'inconnues multiples. Les nouveaux tests salivaires ne devraient pas réduire les coûts dans la mesure où ils demeurent analysés en laboratoire de biologie, comme les tests PCR, remboursés à hauteur de 73,59 euros pièce. Mais les tests antigéniques, qui sont analysés manuellement, pourraient coûter de l'ordre de deux fois moins cher.

Le volume de tests consommés entre lui aussi dans le calcul de ces provisions. Mais il dépendra lui-même de l'arrivée ou non d'un vaccin. L'hypothèse retenue est d'environ 500.000 tests effectués chaque semaine sur l'ensemble de l'année 2021, contre une tendance de plus de 1 million par semaine en ce moment.

35 millions de personnes à vacciner

Bien sûr, le gouvernement espère qu'un vaccin va bien voir le jour l'année prochaine. Il veut donc provisionner 1,5 milliard d'euros à cet effet. Le postulat de départ est que 35 millions de personnes vont se faire vacciner - conformément à l'avis du Conseil scientifique - et le calcul se fonde sur le prix moyen des précommandes de vaccins déjà effectuées.

En revanche, dans le budget 2021 de la Sécurité sociale, exit les milliards d'euros de dépenses de masques, de blouses, de gants et de visières pour les soignants. Le gouvernement a passé une bonne partie de l'année à reconstituer les stocks d'Etat de masques, quasiment vides avant la crise. Ce qui est fait ne sera plus à faire en 2021.

Quant aux médecins libéraux, aux aides à domicile, aux Ehpad et aux établissements de santé, à leur grand dam, ils vont devoir s'approvisionner eux-mêmes à partir du 1er octobre 2020. Une provision de 700 millions d'euros sera toutefois enregistrée dans les comptes sociaux, afin d'équiper en masques les cas contacts et les personnes risquant des formes graves de coronavirus. Il n'y a plus qu'à espérer que ces 4 milliards s'avèrent finalement superflus.

Solveig Godeluck

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