Coronavirus : 22% des employeurs pensent devoir licencier dans les mois à venir

Image d’un panneau portant le logo de l’agence nationale pour l’emploi Pôle Emploi à Montpellier, dans le sud de la France, le 3 janvier 2019.

Image d’un panneau portant le logo de l’agence nationale pour l’emploi Pôle Emploi à Montpellier, dans le sud de la France, le 3 janvier 2019. PASCAL GUYOT / AFP

Le gouvernement a récemment annoncé que le dispositif allait être progressivement réduit à partir de juin, une décision à laquelle s’oppose également le Medef.

C’est la catastrophe sociale que le gouvernement veut empêcher. Mais les mauvaises nouvelles s’accumulent. Selon les résultats d’une enquête dévoilée par « le Parisien » et réalisée par StaffMe, une start-up spécialisée dans la mise en relation entre entreprises et indépendants, plus d’un chef d’entreprise sur cinq (22 %) estime qu’il sera contraint de licencier dans les mois qui arrivent. En moyenne, les licenciements pourraient avoisiner 20 % des effectifs, selon les déclarations des patrons interrogés par StaffMe, qui travaille avec 3.700 entreprises.

« Beaucoup anticipent la fin du chômage partiel, qui leur a permis de tenir jusqu’ici », explique Jean-Baptiste Achard, le directeur général de StaffMe, au quotidien régional. « Ils ne voient pas d’autre choix que de licencier pour éviter la faillite. » Autre exemple : dans les Hauts-de-France, 19 % des patrons envisagent également de réduire leurs effectifs, selon le baromètre de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) publié mi-mai.

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De grands groupes internationaux, comme Airbnb, Sodexo, TUI, Uber, etc., ont annoncé des licenciements à venir, précise « le Parisien ». Des entreprises françaises fragilisées avant l’épidémie, dans les secteurs de l’ameublement et du textile, comme André, La Halle, Orchestra-Prémaman, Conforama ou Alinéa, sont dans une situation encore plus critique. C’est sans compter la menace sur la filière automobile. Un plan de soutien à la filière sera annoncé lundi 25 mai à Bercy alors que Renault pourrait fermer plusieurs sites en France.

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8,6 millions de salariés en chômage partiel

Un déremboursement du chômage partiel se traduira par des licenciements, a averti mercredi 20 mai François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), qui demande à l’Etat d’attendre septembre avant toute réduction « sensible » de sa prise en charge.

« On le sait tous, on en est tout à fait conscients, on ne peut pas demander au pays de porter ad vitam eternam une grande partie des salariés du secteur marchand », a reconnu François Asselin lors d’une audition à l’Assemblée nationale.

Selon une estimation du ministère du Travail, le cumul des demandes d’autorisation de chômage partiel depuis le 1er mars a atteint 12,7 millions depuis le 1er mars, tandis que 8,6 millions de salariés auraient bénéficié du dispositif qui a permis d’éviter une explosion du chômage en France dont l’économie a été frappée de plein fouet par le coronavirus.

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En cas de réduction de la prise en charge du chômage partiel, « il faudra s’attendre, c’est inévitable, à ce que les entreprises commencent à licencier économiquement », a mis en garde le président de la CPME.

Le gouvernement a récemment annoncé que le dispositif allait être progressivement réduit à partir de juin, une décision à laquelle s’oppose également le Medef.

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