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La Banque de France anticipe un taux de chômage "au-dessus des précédents historiques" en 2021
Le PIB devrait plonger d’environ 10% pour cette année 2020.

La Banque de France anticipe un taux de chômage "au-dessus des précédents historiques" en 2021

Crise économique

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Publiées ce mardi 9 juin, les projections de la Banque de France annoncent de mauvaises nouvelles pour l'économie du pays. Selon l'institution, le taux de chômage pourrait connaître un pic supérieur à 11,5 % en 2021.

Dans un rapport publié ce mardi 9 juin, la Banque de France se fend de projections peu réjouissantes. Après avoir été amorti par le dispositif de chômage partiel, le taux de chômage pourrait connaître un pic supérieur à 11,5% mi-2021, soit un niveau «au-dessus des précédents historiques», projette la Banque de France. Et il faudrait attendre 2022 pour le voir redescendre à 9,7%.

L’économie française devrait plonger d’environ 10% pour cette année 2020, malgré une reprise « progressive » de l’activité au troisième trimestre. La Banque de France prévoit toutefois un rebond de 7% du produit intérieur brut (PIB) en 2021, et de 4% en 2022, à la condition d’un virus sous contrôle et d’une économie s’adaptant, en dépit du pic de chômage anticipé.

Un taux d'épargne "inhabituellement elevé"

Bien qu’une certaine embellie du PIB soit à espérer pour 2021 et 2022, la banque de France souligne que ces projections « bien qu’élevées, permettraient de retrouver le niveau d’activité de fin 2019, vers mi-2022 seulement ». Et encore, l’institution admet que ces prévisions sont soumises à des « aléas particulièrement élevés ».

En cause, le comportement des consommateurs et leur propension à acheter seront crucial pour espérer une reprise de l’activité. La Banque de France juge probable à cet égard que « la montée attendue du chômage et le contexte global de forte incertitude continuent de peser sur les comportements d’achats ». L’institution s’inquiète notamment d’un taux d’épargne « inhabituellement élevé », qui s’établirait à 22,3% en 2020 « en cohérence avec une chute de la consommation de 9,3 % sur l’année ».

Réduction des investissements

Du côté des entreprises, l’inquiétude règne également. Après le choc économique de 2020, les entreprises doivent faire face « à une dégradation brutale de leur activité et de leurs comptes, annonce l’institution leur taux de marge et leur taux d’épargne subiraient en 2020 le plus fort recul enregistré depuis plus de quarante ans ». Conséquence, les entreprises réduiraient de 23,3% leurs investissements selon la Banque de France. À plus long terme, et dans un climat économique incertain, le taux d’investissement pourrait retrouver des couleurs fin 2022, mais « s’établirait encore en dessous de son pic de fin 2019 », selon les projections de l’institution.

Cette conjoncture défavorable aura également un impact néfaste sur la dette et le déficit public. Les mesures exceptionnelles de soutien face à l’épidémie du Covid-19 couplées au fort ralentissement de l’activité en 2020, conduiraient à une dégradation marquée du déficit en 2020 qui s’établirait, selon les projections de la Banque de France à « 10 % du PIB, après 3,0 % en 2019 ». En 2021-2022, la fin des mesures exceptionnelles et la reprise de l’activité « permettraient au déficit public de se réduire nettement à 6 % du PIB en 2021 puis 5 % du PIB en 2022 ». Ce taux resterait toutefois supérieur à celui d’avant la crise sanitaire. Enfin, avec le creusement du déficit et la diminution du PIB, la dette publique, quant à elle, pourrait augmenter fortement en 2020 « pour atteindre 119% du PIB contre 98,1% en 2019 ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne