Le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité a bondi fin 2019, sous l’effet des évolutions du dispositif

Publiée le 15 janvier 2021, une étude de l’INSEE montre une forte hausse des bénéficiaires de la prime d’activité en 2019. En cause : l’élargissement des conditions d’accès au dispositif suite à la crise des gilets jaunes.

Évolution des conditions d’accès à la prime d’activité

« Le salaire d’un travailleur au SMIC augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur » annonçait Emmanuel Macron, fin 2018, pour calmer la colère des gilets jaunes. En réalité, cette annonce constituait une accélération d’une promesse de campagne : la revalorisation de la prime d’activité à hauteur de 80 €.

Mise en place sous le quinquennat de François Hollande, la prime d’activité est née de la fusion entre deux dispositifs, le RSA activité et la prime à l’emploi, jugés peu efficaces au regard de leurs taux de non-recours.

Pour rappel, la prime d’activité constitue un complément de revenu. Son montant est établi à partir d’un montant forfaitaire, qui variera selon la composition du foyer et le nombre d’enfants à charge, auquel sont soustraites les ressources du foyer (ARE, allocations familiales, aides au logement, etc.).

Hausse des bénéficiaires de la prime d’activité en décembre 2019

En décembre 2019, 13,5 millions de foyers ont reçu au moins une prestation versée par les caisses d’allocations familiales (CAF) en France métropolitaine et à La Réunion. Ce chiffre est en forte augmentation, + 6,5 % par rapport à l’année précédente. D’après les chiffres de l’INSEE, cette hausse est en grande partie liée au nombre de bénéficiaires de la prime d’activité qui a bondi de 43,1 %.

Avec l’élargissement de l’éligibilité à la prime d’activité en janvier 2019, 1,3 million de foyers supplémentaires perçoivent cette prestation, portant le nombre de foyers bénéficiaires à 4,3 millions en décembre 2019.

La prime d’activité augmente de 12 € en moyenne fin 2019

L’institut affirme que le montant de l’aide atteint en moyenne 185 €/mois et par foyer, soit une augmentation de 12 € par rapport à 2018.

Cette hausse ne bénéficie pas à tous les allocataires : près de la moitié des foyers qui bénéficiaient déjà de la prime d’activité en 2018 ont vu leur situation financière progressé et donc leur prime diminuer.

Pour les foyers dont le montant de la prime a augmenté, la hausse moyenne est de 77 €/mois, sous l’effet conjugué de l’évolution de leur situation et de la revalorisation de la prime d’activité.

Plus de bénéficiaires dans les couronnes et les pôles urbains

L’augmentation du nombre de bénéficiaire de l’aide est marquée sur tout le territoire avec une intensité variable.

Sous l’effet des évolutions du dispositif, les hausses les plus importantes de bénéficiaires sont apparues dans :

• Les communes-centres : +36,9 %
• Les autres communes de pôles urbains : +41,7 %
• Les commues des couronnes : +50,2 %

À noter que c’est toujours dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) que l’on enregistre le plus de foyers bénéficiaires, jusqu’à deux fois plus que sur l’ensemble du territoire. En cause : un taux d’activité faible et des emplois précaires.

Enfin, l’enquête menée par l’INSEE dresse le profil type de l’allocataire de la prime d’activité :

• Globalement jeune (17 % ont moins de 25 ans et 60 % ont moins de 40 ans)
• Majoritairement seul (54 % des bénéficiaires vivent seuls)