La question a resurgi dans l’actualité à l’occasion de la mise en place lundi de l’obligation de porter un masque dans les lieux publics clos. Y aura-t-il des distributions gratuites, notamment pour les plus précaires ? Olivier Véran a répondu par l’affirmative, mardi 21 juillet, devant les députés lors des questions au gouvernement.
Le ministre de la santé a ainsi promis de « réenclencher la distribution de masques gratuits » à destination des plus vulnérables, à savoir les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire, qui remplace depuis la fin de 2019 la couverture-maladie universelle complémentaire (CMU-C) et l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS), ainsi que les « deux millions de Français porteurs de fragilités », qui « peuvent se faire rembourser les masques chirurgicaux sur prescription en pharmacie ». Un dispositif déjà mis en place au printemps, par les communes et les centres communaux d’action sociale (CCAS).
Mercredi 22 juillet, Olivier Véran a annoncé que le gouvernement allait envoyer gratuitement 40 millions de masques grand public lavables aux 7 millions de Français les plus pauvres. Ils doivent être reçus par les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire, ce qui correspond aux « Français qui sont au niveau du seuil de pauvreté », selon le ministre de la santé, invité de France 2.
Ces masques lavables, utilisable 30 fois, doivent être envoyés par la Poste « d’ici quelques jours ». « Par ailleurs, l’assurance-maladie remboursera à 100 % les masques chirurgicaux pour 2 millions de Français qui sont porteurs de vulnérabilité », a précisé le ministre.
« L’Etat doit assurer la gratuité »
Le contribuable français n’a « pas vocation à payer des masques » pour tout le monde, a estimé, mardi, Emmanuel Macron, assurant que ceux qui ne peuvent pas en acheter seraient « aidés » puisque le port du masque est devenu obligatoire dans les lieux publics clos.
« Je pense que ça doit rester une politique sociale », a déclaré sur TF1 le président de la République, alors que le non-respect du port du masque est passible d’une amende de 135 euros.
« Je trouve que c’est logique que vous et moi, par exemple, on ne nous paye pas des masques gratuits. Nous avons la capacité à acheter des masques (…) et honnêtement, pour la plupart des Français, c’est tout à fait possible d’acheter ces masques réutilisables », a plaidé sur LCI le député LRM de Loire-Atlantique François de Rugy.
« Il y a un principe d’égalité, et donc si on rend les masques obligatoires, et je pense que c’est souhaitable qu’ils le soient compte tenu de la circulation du virus, l’Etat doit prendre ses responsabilités et assurer la gratuité », a de son coté déclaré Adrien Quatennens, le coordinateur national de La France insoumise, sur RMC et BFM-TV.
En Ile-de-France, des masques gratuits pour les lycéens
Si le gouvernement a plafonné le prix du masque chirurgical à 95 centimes d’euros, l’usage quotidien et dans le respect des normes sanitaires du masque peut s’avérer coûteux. Les associations de consommateurs estiment qu’une famille de deux adultes et deux enfants de plus de 11 ans devra allouer, chaque mois, jusqu’à 200 euros pour s’équiper.
Relevant ce problème de « surcoût pour les populations précaires », l’association de consommateurs CLCV a demandé lundi, dans un communiqué, « une aide financière mensuelle de 50 euros par personne composant la famille ».
De son côté, la région Ile-de-France va distribuer à la rentrée deux masques lavables en tissu à ses 500 000 lycéens, a annoncé mercredi la présidente de la collectivité, Valérie Pécresse.
« Ça fait un gros budget pour les familles de devoir acheter des masques tous les jours (…), c’est pour ça que la région Ile-de-France va assurer la gratuité des masques pour toutes les associations caritatives qui sont partenaires de la région », a expliqué l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy sur France 2.
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