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Aujourd'hui l'économie

Aux États-Unis le coronavirus exacerbe les inégalités raciales

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Aux États-Unis, les émeutes provoquées par la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par des policiers de Minneapolis, ont éclaté en pleine pandémie de coronavirus. Le Covid-19 a révélé la ségrégation sanitaire et économique et amplifié les inégalités économiques entre les Noirs et les Blancs.

Un manifestant porte un masque sur lequel il a inscrit «I can't breath» - «Je ne peux pas respirer», les mots que prononçait George Floyd lors de son arrestation, juste avant sa mort.
Un manifestant porte un masque sur lequel il a inscrit «I can't breath» - «Je ne peux pas respirer», les mots que prononçait George Floyd lors de son arrestation, juste avant sa mort. REUTERS/Nick Oxford
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Au total, 23% des cas mortels de Covid-19 sont survenus dans la communauté noire américaine alors que celle-ci ne représente que 13% de la population. La communauté noire a été plus lourdement frappée par la pandémie, parce qu’elle est économiquement plus défavorisée que le reste de la population américaine. Aux États-Unis, disparités économiques et appartenance raciale sont intimement liées, la couleur de la peau s’est donc révélée être un facteur de risque face au coronavirus. Les Américains noirs , comme les Hispaniques, ont été plus contaminés que les Blancs d’abord parce qu’ils occupent les jobs les plus exposés, dans les services, le commerce, la restauration, le soin à la personne, là où les contacts humains sont les plus fréquents. Parce qu’ils souffrent aussi plus des affections très souvent liés à la grande pauvreté comme le diabète, l’asthme ou l’obésité, qui aggravent la morbidité de la maladie. Enfin, étant moins bien assurés que la majorité blanche, ils ont eu plus de mal à accéder à des soins.

Cette crise sanitaire est aussi une crise économique dévastatrice pour cette communauté

C’est inscrit dans l’histoire américaine : à chaque crise économique, le chômage pénalise deux fois plus les Noirs américains que les Blancs, un constat valable dans les années 1930 comme en 2008. Mais cette fois, c’est un peu différent. Au mois d’avril, le taux de chômage des Noirs est de 16,7% (18,9% chez les Hispaniques), et celui des Blancs de 14,2%. L’écart est plus faible que lors des précédentes crises, car ils occupent les boulots dits essentiels. Une situation peu confortable : cela les rend plus vulnérables à la maladie, et bien peu d’entre eux ont eu le luxe de choisir entre leur santé ou leur métier, travailler est souvent une question de survie pour leur famille. Bien peu avaient une épargne pour faire face à cette crise. Le ménage médian noir possède en moyenne des richesses équivalentes à 10% de celui d’une famille blanche. Et la précédente crise, dite des subprimes, une crise de l’immobilier, a écrêté la moitié du patrimoine de la communauté noire, la plupart de ses membres n’avaient pas encore récupéré leur niveau d’avant 2008 quand s’est abattue la pandémie.

La crise économique va renforcer les disparités économiques et raciales ?

C’est probable. La crise aggrave en général la ségrégation raciale. C’est le constat fait après toutes les récessions qu’ont connues les États-Unis. Parce que les Noirs sont plus affectés, entre autre par le chômage, et parce qu’ils récupèrent moins bien. Pour des raisons diverses. Au niveau de l’emploi, la raréfaction de l’offre tend à accentuer les discriminations à l’embauche. Au niveau des entrepreneurs, le sort des Afro-Américains est plus incertain que celui des Blancs, parce qu’ils peinent à accéder aux prêts garantis par l’État. 38% des demandes faites actuellement dans le cadre du soutien aux petites entreprises ont été acceptés, mais ce taux chute à 12% pour les demandes émanant des Noirs et des Hispaniques. Entre autre, parce que leurs entreprises, pour la plupart sans salariés, sont moins connues des banques jouant les intermédiaires, mais aussi parce qu’elles étaient déjà fragiles. La Réserve fédérale de New York estime que 58% d’entre elles sont en danger. L’entrepreneuriat noir pourrait disparaître avec le Covid-19.

EN BREF

L’économie chinoise repart plus vite que prévu. À la surprise générale l’indice PMI de l’institut Markit qui traque les carnets de commande de l’industrie est repassé au-dessus de la barre des 50 en mai, ce qui signifie que l’activité est à nouveau en expansion. Les analystes misaient plutôt sur un chiffre encore inférieur à 50.

La Bourse de Hong Kong rebondit ce matin. Rassurée par le fait que Donald Trump n’ait pas ajouté des sanctions contre la Chine à sa menace de mettre fin au statut privilégié régissant les relations commerciales avec l’ancienne colonie britannique.

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